samedi 25 février 2017

Je deviens moi

Depuis quelques jours, deux semaine peut-être, je sens des changements majeurs en moi, je me sens passer une frontière, un cap, je sais pas. Je deviens moi, je suis plus sûre de moi, j’ai jamais connu ça auparavant, je le réalise rétrospectivement… Je sais de plus en plus qui je suis.

Quand je marche sur la rue, j’ai besoin d’une bonne dose de savoir qui je suis pour affronter les yeux des gens qui, pour la plupart, me voient pour la première fois. J’admets que, sans être genre freak, comme c’est pas certain si je suis un homme ou une femme, il peut y avoir un moment de confusion, et probablement que plusieurs de ces individus me souriraient trois secondes plus tard, mais en les croisant ainsi sur la rue, je ne saisis dans leurs yeux que le moment de confusion où c’est que leur cerveau n’arrive pas à me caser, alors, pour moi, chaque marche dehors est une série d’étonnements. d’yeux questionneurs, parfois fâchés, souvent rieurs.

Je m’en fiche, c’est eux qui vivent un moment de confusion, pas moi. Mais bon, je m'en fiche pas tant, parce que je suis pas genre une machine, je suis un être humain, et comme tous ceux et celles de mon espèce, j’ai besoin de l’acceptation du groupe, du clan. Si tout le monde me rejette, je ne suis plus humain, je veux dire… c’est ça, être humain, c’est échanger avec d’autres humain. Survivre, n’importe quel animal peut faire ça. Mais pour vivre, ça prend un groupe. Pour un humain en tout cas. On est des être sociaux.

Et même si je suis pas très sociale, j’en ai besoin quand même. Alors je demande pas grand-chose, juste qu’on comprenne que je suis moi ainsi et que je peux pas l’être autrement. Pis que c’est un work in progress, j’ai pas le cash pour me faire épiler pis me faire poser des boules, pour compléter l’image d’une humain femelle. Un peu d’indulgence per favor, ça se fait pas en criant lapin. Ni licorne. D’autant que je suis pauvre.

C’est tough mais je continue, parce que je deviens moi, c’est quand même grisant, de devenir soi. Mais c'est freakant aussi, parce que je suis pas mal toute seule là-dedans, j'ai pas beaucoup d'appuis.
Dominik Rock

If I would have known I was a girl

As I’m listening to old hits that played on the radio in my early youth, it all feels so weird as images that stuck in my memory alongside these songs surface and I cannot help seeing them otherwise, as if they were from another life. The way I felt then, so lost in this world, with only those few songs I got to hear on the radio now and then to hold on to, to make sense out of the world.

What I know about me now, after all these searches without a goal I led all those years merging into what I’m becoming, the construction of me, handcrafted by me, helps me see that lost young person as the me I could have been, simply could have been if anyone would have told me it would be ok, if I feel better this way, to be a girl instead of boy. Simple. I was a girl. They told me I was a boy. That’s why I looked so lost.

So it took me this long, and that’s a mighty long time, for me to sort it all out. Just this little thing: ok to be a girl if you want. What’s the problem with that?

I mean I didn’t really know myself, I wish someone older would have said out loud what seems so obvious now when I look at the pictures in my head this music is now lifting from the ground where they laid. All I knew was something was wrong. Something didn’t fit, as if I was beside myself, as if I wasn’t quite into myself.

I mean everyone saw that, that I wasn’t exactly into myself, it was quite obvious, those of my age mostly laughed at me, or bullied me, the older persons acted as if everything was normal. But back then, transsexualism wasn’t something that would pop to mind when you saw someone… someone I guess like who I was.

Things would have unfolded differently, I most certainly would have been able to construct myself better than the void that happened in my life after those wondering years listening to the radio in my room or alone at the cottage, scared of any noise outside.

I would have been able to build a me like I am now, like I have been for the last 16 months when I started an hormonotherapy that revealed the me hiding under the stupid male mask that was fitted onto me, just like the genitals I have were stupidly and wrongly stuck onto my body while in the womb.

I’m now strong enough to deal with these images from the past and sort them in this box on which I will write something like the origins of me or some of the ingredients of the me I am, something like this. I mean… when you have ingredients, you don’t necessarily have a dish.

Things are getting into place, I can stack this box of pictures on this shelf.

I can be me. Now.

If no more dark clouds burry me.
Dominik Rock

vendredi 24 février 2017

di che cos'è?

Je sais ben trop c’est quoi être une femme pour pouvoir prétendre en être une.

Je sais c’est quoi être une femme parce que j’ai toujours été très sensible à l’iniquité évidente, peut-être parce que j’en étais une, femme. Peut-être que j’en suis une, je peux affirmer que, biochimiquement, c’est le cas, mes derniers tests sanguins le démontrent, et même si je subissais la SRS, la fameuse opération qui transformerait mon pénis en vagin, même si j’avais ça (c’est pas dans mes plans), même si en tout point j’avais l’air d’une femme, même si je pouvais rivaliser avec une femme cis pour conquérir un mâle hétérosexuel, même là… je serais pas une femme. Même si j’en suis une.

Les trans, c’est comme ça, en gros, c’est ça le leitmotiv : je suis une femme, née dans un corps d’homme, erreur de la nature, je suis donc une femme, et j’aimerais que les autres le reconnaissent. Les psys poussent à ça aussi, sinon on se dit quoi, anyway, je suis trans? C’est quoi être trans?

Bon ok, je sais pas ce que je suis. Remarque, je l’ai jamais su. Toutes ces décennies que je prétendais que j’étais un monsieur, c’était un peu weird parce que je le voyais ben que j’avais pas trop l’air de ça. Alors je disais : poète. Ou homme mauve, parce que j’aime le mauve et pour pas être un homme rose qui ont eu une grande vogue à une époque, et que je trouvais que cette image me collait pas à la peau, me convenait pas.

Mais quand même, j’avais un refuge, genre : j’ai un pénis et des couilles, un peu de barbe, donc je suis un mâle, un homme. Comme je mesure près de six pieds et que j’ai une grosse voix, malgré ma minceur, malgré mon manque d’autres ‘compétences’ mâles, j’arrivais à m’insérer dans la société. Juste un weird, t’sais.

Mais maintenant que non seulement je me suis avoué à moi-même que je ne suis pas un homme, que je suis transsexuelle, et que j’ai entrepris une hormonothérapie qui a changé mon corps en peu de temps —ce qui nous fait penser, à mon médecin et à moi, et d’autres, que ma génétique n’est peut-être pas si simple, que je n’étais peut-être après tout pas un XY, simplement, ce qui expliquerait anyway que mon corps n'a jamais pris la forme de celui d’un homme, sauf à certains endroits, comme ma voix et, autre chose, lah—, alors maintenant que tout ceci, je suis quoi?

De toute évidence, sur la rue, je suis pas une femme, si je lis les réactions de tout un chacun, parce que ça se peut juste pas que les femmes se fassent dévisager de la sorte. Et leurs yeux, au gens sur la rue, homme comme femmes, sont remplis de points d’interrogations, comme si j’étais d’une autre espèce, une extra-terrestre. Ou alors je suis simplement risible. Je suis pas un homme non plus.

Remarque, comme je disais, je suis habituée, j’ai toujours été weird, on m’a toujours regardée sur la rue, mais pas tant que ça.

C’est pas grave, je m’y attendais et je comprends, peut-être que je serais pareil si j’étais pas trans moi-même. C’est pas ça mon point. Que les gens me dévisagent sur la rue, c’est juste un fait. C'est même normal, je trouve. J’y reviendrai pour le détail, mais pourquoi je le note hui, c’est pour démontrer que je ne suis pas une femme, les femmes, au pire on les ignore ou on les siffle, mais on les scrute pas comme les gens m’examinent sur la rue.

Attends que je sorte mes hot legs cet été en short. Ça va être trop contradictoire, shit. Je peux pus sortir (soupir). Je vais me faire siffler, faudra pas que je dise un mot et que je sois bien rasée.

Reste que je suis pas une femme, contrairement à ce qu’on veut bien me faire croire qu’y faut que je dise. Je sais pas je suis quoi, mais j’ai trop longtemps profité malgré moi du privilège de mâle pour prétendre hui être une femme. J’ai jamais été trop, trop harcelée dans le métro ou l’autobus… quand même un peu, ouais, faut dire. Par les gays, apparemment qu’ils me trouvaient ben hot. Harcèlement, ouais, perdu une promotion parce que j’ai refusé de coucher avec mon sous-boss. J’ai vécu ça, mais pas comme une femme peut le vivre. Pas autant, pas partout comme une femme. Pis j’ai jamais eu de règles, ça a l’air nono comme ça mais c’est fondamental. Pour une femelle. Je veux dire dans l’histoire humaine. Voyez mes posts précédents (en anglais) à ce sujet.

Pour ce qui est de la différence d’être une femme ou un homme, je pense que je peux en témoigner, ce qui se passe à l’intérieur, dans le cerveau, parce que comme je le disais plus haut, mes hormones sont présentement l’équivalent de celles d’une femme, à peu près, et il y a à peine plus d’un an de cela, mon profil hormonal correspondait à celui d’un homme, alors, t’sais, les changements, je les ai vus défiler à vitesse grand V. Dans ma tête. La manière que je pense.

Alors je pense que je sais pas mal c’est quoi, être une femme, j’en suis une à bien des égards, mais j’ai pas l’historique de piétinement de ma personne PARCE QUE je suis une femme.

À vrai dire je le sens maintenant, que mon avis a moins de poids parce que je suis une femme, par exemple, ce que j’avais jamais senti auparavant. Alors c’est ça, lah : je l’avais jamais senti auparavant, au contraire. On me disait en me donnant une ‘binne’ sur l’épaule en riant que je faisais partie de la gang, que les femmes, elles sont drôles, qu’il faut pas trop s’inquiéter, elles s’énervent, ça leur passe. Faut pas chercher à comprendre.

Connard. Que je pensais. Mais toute tentative d’expliquer que la femme avait ici raison était vaine, j’avais essayé dans le passé, je passais juste pour un hurluberlu, un traître, à la limite. Tu peux pas dire que t’es féministe à ces gens-là, pas avec des couilles comme que j’avais. Ben que j’ai… plus ou moins. C’est même pus des accessoires, peut-être des bibelots. En tout cas, c’est pas important.

Je sais pas ce que je suis.

Je suis féministe, j’ai jamais été homme. C’est la société qui me faisait homme. Parce que j’ai des couilles. Conneries!

Et là, la société, la rue… me fait quoi?

Être trans, c’est quoi? Transition entre quoi et quoi?

Je peux ben affirmer ce que je veux, que je suis une femme, whatever, c’est pas vraiment moi qui décidera. C’est la rue.

Et ce serait trop facile de juste dire : je suis une femme. Comme je dis, je n’en ai pas l’historique.

À suivre
Dominik Rock



mercredi 22 février 2017

Brèche

À partir du moment où on réalise qu’on est trans, c’est la perception de toute la vie qui change, qui bascule. En anglais, ils disent admitted. C’est surtout vrai pour les trans qui vivent d’abord une vie dans le sexe qu’on leur a assigné. Dans mon cas plusieurs décennies, mariages, enfants… divorces. En tout cas, il y a ce moment de bascule au travers duquel on passe toutes et tous, je crois, les trans, ce moment où on fait face à soi-même, qu’on se tient debout devant soi-même, moment de vérité qu’on se dit : ok, je lâche de faire semblant, c’est ça que c’est : je suis transsexuelle… Je me l’admets. Dans mon cas : je suis une femme, je l’ai toujours été. J’ai jamais réussi à passer le test de gars, j’ai échoué, normal, je suis une femme; j’étais une fille, ça explique tout. Toute ma vie.

À partir de ce moment précis, ce court instant où on voit la vérité en face, que toute notre vie a été un mensonge, un canular… une illusion… je n’étais pas un homme… une brèche s’ouvre qu’on ne peut plus refermer. Parce qu’elle est vraie. Parce que quand t’arrives à un moment comme ça, face à toi-même… Genre tu peux pas échapper à toi-même. C’est ça, admitted, quand on en arrive à ce moment de vérité avec soi-même.

Quand ça arrive plus jeune, ça doit être moins pire, comme gouffre qui s’ouvre… La brèche, toi chose… Et toute la perspective des choses change, hop, autre point de vue.

Quand t’arrives à t’admettre ça en te regardant en face, tu ne peux que lever les yeux et constater la distance qui t’éloigne déjà de la rive, et en un court instant, ton cerveau t’informe que c’est pas envisageable de retourner où c’est que t’étais ya deux minutes… le courant t’emporte, le vent, whatever.

On retourne pas en arrière. On peut pas. Comme genre, je sais pas, tu roules à vive allure, puis une fourche arrive et t’as pas le choix de prendre par là et de composer avec ce stage du jeu, je sais pas… Le nouveau décor, t’sais. Genre t’as pas pris l’autre chemin, celui du déni habituel. Tu l’as pas pris cette fois-ci, le chemin habituel, alors… T’es pus là. T’es ailleurs. Déjà. En un instant.

Et là tu lèves les yeux, tu te regardes dans le miroir, et tu vois ta barbe et ta moustache.

Et là, la brèche s’élargit. Et le ciel s’assombrit. Parce que c’est pas évident comme traversée, et elle est déjà amorcée. Pas de retour en arrière possible. Et même si t’essaies de continuer comme avant, tu vois ben que le décor est pus le même, que le point de vue est irrémédiablement  changé. Irrémédiablement.

Et là ya une autre fourche, celle des riches à droite, celle des pauvres à gauche. Ou l’inverse, peu importe, ce qu’ya, c’est que quand t’as le fric, tout est possible, et c’est les sunny ways, honey, the sky is the limit, tu peux prétendre essayer d’être ce que tu es.

Et si que t'es pauvre, ya plein de nuages noirs en vue sur le parcours, et pis là, ça dépend où c’est que tu vis, pis toute. Ça peut être pas mal rough comme ride, si t’es pauvre.

Pis encore ya d’autres fourches, celle où que tu te rends compte que, tes épaules de footballeur, tu les perdras jamais.

Ben c’est pas mon cas. Heureusement. Dans ma malchance d’être pauvre, yavait une fourche weird qui m’attendait, un filtre, une force… Toute peut pas aller mal. Ma génétique, il semble… Finalement, j’ai pas pantoute un corps d’homme et l’hormonothérapie fait des merveilles. Des miracles, on dirait, même. En tout cas, sans donner le détail (une autre fois), je suis ben contente.

Mais il reste que c’est pas évident. Et qu’il y a des moments, et il y en a beaucoup, où tout devient noir : je ne suis pas une femme, je le serai jamais (j'y reviendrai), je ne suis pas un homme, je ne l’ai jamais été, donc… What the fuck que je suis?

Quand t’arrives pas à répondre à cette question, qu’est-ce que je suis?, ça va mal à la shop en esti. C’est noir, ces moments-là, c’est très noir.

Alors on s’accroche. À des trucs, je sais pas, du linge, du maquillage, de l’épilation, plus d’hormones… Si t’as l’argent, sinon, tu t’accroches à ce que tu peux, ton rêve, whatever.

Pas moyen de retourner en arrière, tu regardes, pffff. Impossible.

Tu regardes devant… Aïe, aïe, aïe… Docteure, aidez-moi.

Ok. Basta così. Ça va aller. C’était juste un nuage.

Juste dire pour tu-suite, la ride avant la première dose d’anti-androgène, puis d’estrogènes le mois suivant, la ride… était longue en crisse. Méchante brèche. Toute une traversée.

J’en suis encore au début, je mets à peine le pied à terre. Plus ou moins.

Plusieurs trans s’expriment sur le Web et ailleurs. Je vais le faire aussi. Mais j’arrives pas avec mon lot de principes que tu dois me dire madame, pis elle… J’arrive avec pas de principes. Fuck all de principes.

Coup de pied dans la baraque. It’s a new way. Ya pas de comme ci ou de comme ça : on sait pas. Je sais pas ce que je suis, qui je suis, et tu le sais pas non plus. Work in progress.

On va voir ça ensemble, ok?
Dominik Rock

mardi 21 février 2017

Gâteau moelleux au chocolat selon Dominik

Gâteau moelleux au chocolat 
Selon Dominik

2 œufs
½ tasse d’huile végétale
1 ½ tasse de sucre
½ tasse de cacao
½ tasse de lait de soya (ou autre liquide du genre, amande…)
½ c. à thé sel
1 ½ tasse de farine
2 cuil à thé poudre à pâte

Huiler et fariner le moule, placer le sucre, les oeufs et l’huile dans un cul de poule (un gros bol, quoi), bien mélanger avec un fouet ou une cuiller en bois; incorporer cacao; ajouter liquide; incorporer farine, sel et poudre à pâte, verser moule 9 X 9, 35 min @ 350 F.
Dominik Rock

samedi 18 février 2017

aurore

Le jour de mon anniversaire, de ma fête, comme je dis, ça a toujours été une journée spéciale. Mais juste genre pour moi, à l’intérieur… Je réfléchis à moi et je tourne une page. D’abord, à chaque année, c’est précurseur du printemps, comme journée, le 18, toujours, ne serait-ce que par son soleil dont l’angle, j’allais dire l’intensité, la force, je sais pas, mais ouais, c’est l’angle en fait qui entre définitivement, enfin la Terre, lah, qui entre dans le boutt que le soleil nous réchauffe vraiment, ici, à Montréal.

Alors il reste trois semaines d’hiver à partir de maintenant (c’est toujours comme ça), puis le printemps se pointera vraiment le bout du nez. Le 18 février, c’est genre l’aurore avant l’aube, genre pré-début, t’sais. Précurseur.

Comme moi. Comme les forces capotées qui me poussent à écrire depuis un peu plus de deux ans que je sais pas exactement elles viennent de où. Ouais, comme ça, des phrases comme ça. Hachurées, des idées… qui tranchent. Ben en fait, j’écris depuis toujours, mais c’est seulement depuis quelque 30 mois que… je sais pas, que les choses se sont mises en place, que mon style bâtard s’affine, peut-être… Qu’il me semble que ça donne quelque chose.

J’ai laissé aller ma pensée, j’ai lâché les brides, juste pour voir, pis ce que ça donne, eh bien c’est précurseur. Comme moi-même, ce moi-même que j’ai jamais été que je savais pas c’était quoi et que je peux enfin atteindre, et ceci via le texte, via mon texte, ma création… qui me précède, donc. C’est pas mal ce qui est à l’œuvre, justement, dans Cool soleil, encore que je le savais pas en l’écrivant (enfin plus ou moins). Via mon texte et grâce à des alliées, principalement une… (merci AA, vraiment ;-), je peux être moi, finalement. Oui.

Donc c’est ma fête hui mais la fête de quoi, de qui? Je sais pas puisque je sens tellement que tout ce que j’ai vécu dans la peau de la personne dont c’est apparemment l’anniversaire hui, c’était une autre vie, ou d’autres vies, je sais pas. C’était genre pas moi. Pas qu’il y ait tant une brisure, j’ai la même pensée, les mêmes idées, les mêmes manières, les mêmes gestes ou presque, peut-être que tout cela a mûri toutefois, je sais pas…

La personne que je suis, que je deviens, c’est pas tant le fruit des années que le fruit de ce que j’ai finalement réussi à inventer : moi. Oui, ben on s'invente, non? On se dit, et on affirme: je suis comme ci, je suis comme ça, je pense comme ci... Ça m'a juste pris beaucoup plus de temps. Je sais pourquoi mais j'ai pas envie d'en parler maintenant. Une autre fois. Ça m'a pris toutes ces années pour être moi, et cela a passé par mon texte, Cool soleil, qui est présentement chez un éditeur de qui j'espère une réponse positive. J'ai pas eu le choix de suivre genre le vacuum, le vide créé par mon manuscrit qui... a ouvert la voie. Genre, ouais.

Et je vais dorénavant mentir sur mon âge, le plus possible. Parce que ce que cette journée apporte comme affreuse nouvelle, je lui ferme la porte au nez. Tiens toi! Moi, je rajeunis maintenant. Totalement. Et les jeunes, ce qui les caractérise surtout, en 2017, c’est l’ouverture d’esprit, l’acceptation.

J'aime pas les notions en général, mais s’il y en a une qui est insidieuse, c’est la tolérance, parce que je veux pas qu’on me tolère, je veux plus qu’on accepte, t'sais qu'on accepte que j’existe telle que je suis. Telle que je suis. Mutante. Trans. She. I'm a she :-)
Dominik Rock

jeudi 16 février 2017

Chainsaw

Je deviens quelqu’un d’autre
Je deviens une autre personne. Ou re

genre une coupure, je sais pas...

Je me souviens, c’était l’été au chalet, je devais avoir douze ans. Les voisins d’à côté avaient fait abattre des arbres. Les Saint-Pierre. Le type qui était venu pour ça, je sais pas si c’était juste un émondeur ou une connaissance du bonhomme Saint-Pierre… Il avait un nez rouge d’alcolo, monsieur Saint-Pierre. Quand j’avais demandé pourquoi on m’avait répondu de façon un peu obscure que c’était son passé. Mes frères m’avaient dit à propos de la nature du mal qui affligeait son nez, et d’ailleurs, c’était pas son passé puisqu’il avait toujours une bouteille de bière à la main quand je passais devant et qu’il était à jaser avec quelque voisin. Comme c’était le chalet, le moment que je passais devant était long. J’ai toujours haïs ces moments-là. Encore hui, quand mon chien sent une odeur devant le balcon de deux vieux qui se bercent au coucher de soleil et que je me retrouve à l’autre bout de la laisse à rester là devant eux, ça me fait chier et je tire sur la laisse. Mais parfois, c’est des odeurs importantes. Certaines odeurs comme ça, elle reste raide comme un poteau, ma chien, j’ai beau tirer… les trois coups… rien n’y fait. Alors je me tourne pour m’assurer de ne pas avoir à engager la conversation, tout en continuant de tirer sur la laisse avec plus ou moins d’insistance, selon mon degré d’angoisse en raison de la situation… sociale, finalement. Ouais, j’ai des difficultés avec le social. Ça a jamais été mon truc. D’ailleurs il l’a tout de suite vu l’émondeur, que j’étais pas comme les autres, genre. Je sais pas. Enfin à l’époque j’en avais moins conscience. J’avais plutôt l’impression que c’était comme des étapes, et que j’étais peut-être, pour une raison ou une autre, une étape ou deux en retard. Sans savoir de quoi il s’agit au juste. Toujours est-il que je m’intéressais à la coupe d’arbre et je regardais de loin. Puis il y a eu une pause, et le type avec la chainsaw s’est installé pour l’affuter. Enfin comme je n’avais aucune idée de ce qu’il faisait, justement, j’ai fait quelques pas et j’ai dû afficher une face curieuse, et c’est alors qu’il m’a fait signe de m’approcher. J’aime pas trop les chainsaws. J’ai jamais eu le moindre intérêt pour ça, et je savais même pas comment que ça marchait au juste, juste que ça coupe en crisse. L’année précédente, la mère de mon ami nous avait emmenés voir La mort d’un bûcheron au cinéma. Jamais que ma mère m’aurait permis de voir ça. Ça commence raide en esti : un cadavre dans la neige, un gars arrive avec une chainsaw et coupe les jambes du cadavre. J’avais pas compris… Ça avait fucké mes chances de pouvoir comprendre la suite du film puisque j’avais mis un bon dix ou quinze minutes à me remettre de la scène initiale. Pis aussi, les chainsaws, on les entendait chaque automne au chalet, je sais pas pourquoi surtout l’automne. Toujours quelqu’un qui coupait des troncs quelque part autour du lac. Ou des branches, je sais pas. C’était un peu spooky comme son puisque ça tue, une chainsaw. Les arbres ont toujours été mes amis. Même si je les connais pas. En tout cas, il me fait signe de m’approcher. Je voulais juste savoir ce qu’il faisait, pas plus. Il avait une petite lime en main. « Approche grande fille, qu’il dit, je vas te montrer ça, ce que je fais ». Je continue de m’approcher mais je proteste aussitôt : « Je suis pas une fille, je suis un gars ». Que je lui dis. Il me scrute un instant. « Bah, l’air pas mal fille, moi, je trouve ». Je veux fuir. Envie de partir en courant. Je me dis que ce serait une réaction de fille, alors je fige. Je me demande ce que je dois faire. Je prends un air fâché, mais ça le fait sourire et il enchaîne en commençant un cours sur comment affuter une chainsaw avec une lime. « C’est des petits couteaux, genre? » Que je lui demande. Je m’approche avec crainte pour observer l’infâme chaîne. Il rigole. « Voyons donc, qu’il dit, t’es une fille, certain, t’as jamais vu ça, une chainsaw? Tiens regarde, je vas aiguiser chaque couteau avec ma lime, tiens, donne moi ta petite main… » J’ai pas une petite main. Bah, pas assez grande pour jouer de la flute alto à l’école, mais bon... Gilles a pu mettre la main sur une, pas moi. Pourtant, elles sont pareilles, me semble, nos mains. En tout cas, le bonhomme me pogne la main, y fourre sa lime et me la guide vers le couteau suivant. Je veux fuir. Je veux rien savoir de ça. Je voulais juste savoir ce qu’il faisait. J'ai peur de me couper. Pis si je suis une fille pour lui, c’est donc de l’abus, là, je veux partir, lâche-moi. « C’est pas une main ben, ben ferme, ça, faut que t’ailles plus de pogne, mais toute en finesse aussi, check, comme ça… ». On me force à affuter une chainsaw. J’ai l’impression qu’il en profite pour se coller sur moi. Il finit par comprendre que je veux rien savoir de sa patente et que je veux fuir. Je me rappelle pus exactement ce qu’il m’a dit alors que je marchais vivement vers chez moi, mais c’était du genre à double sens. Des propos mielleux. Rétrospectivement, je me dis que c’était certainement abusif. Anyway, c’était quoi l’idée, s’il pensait que j’étais une fille… Maudit cochon. Ça avait pas l’air de lui faire de différence que j’aie un pénis, je lui avais dit, en premier, comme argument. Ça l’avait fait rire. C’était pas la première fois qu’on me prenait pour une fille. J’avais ben de la misère avec ça. Mais je m’en rendais plus ou moins compte. Dans ce cas-ci, je m’étais juste dit que ce type était un fou. Un vieux cochon. Que ce n’était représentatif de rien. Juste ce type.
Dominik Rock

P.S. à bien y repenser, mon anecdote démontre totalement que c'est l'autre qui nous définit, l'autre qui nous nomme, qui nous catégorise... nous fait.

mardi 14 février 2017

Cool soleil et ma vie

Je vois constamment des liens entre Cool soleil, mon premier manuscrit, et ma propre vie, pas celle que j'ai vécue avant de l'écrire, celle que je vis au jour le jour... des liens avec le futur, donc. C'est particulier puisque cette question précise est abordée dès le début du texte par la narratrice qui sent que, souvent, ce qu'elle a écrit dans le passé se réalise plus tard. Je me rappelle que j'avais clairement cette impression en en entreprenant la rédaction, fin 2014, puisque l'ancêtre de ce texte, rédigé essentiellement en 1993, avait pris cet aspect au fil du temps. Ainsi, je sens que, de plus en plus, exactement comme Soliane, ce que je vis, je l'ai écrit auparavant. C'est vraiment particulier, c'est exactement un des aspects, essentiel, même, de Cool soleil.

L'autre jour, j'ai vécu une scène avec une personne, et si on oublie le premier degré et les situations précises, c'était pareil à ce que j'ai décrit fin 2014 que Soliane avait vécu avec Lucie...

Je peux pas... en dire plus. Mais c'est loin d'être la première fois, et je me demande dans quelle mesure j'ai touché à un aspect essentiel de la vie, genre. Qu'on peut s'écrire. S'inventer.

Je m'invente, là. Depuis un an, je me ré-invente.

C'est... désespérant qu'on veuille pas me publier, laaaaah.
Dominik Rock

vendredi 10 février 2017

Plus qu'un regard

À chacun sa perception, chacun son monde, les humains vont dans leur bulle, s'échangent des regards, mais trop souvent on dirait comme à travers une fenêtre fermée, avec même un rideau ou un filtre. Tout fonctionne par conventions, on n'a qu'à entre-ouvrir la fenêtre, pousser le rideau un brin, pas vraiment voir. Mais faut suivre la convention, faire le signe comme quoi on sait qu'on aurait dû échanger mais qu'on sait qu'on le fait pas vraiment ni un ni l'autre, juste semblant, t'sais, mais faut le faire. Semblant.

La comédie humaine.

Dans le lot: des opportunistes, d'autres qui tentent de profiter, d'autres qui détiennent toujours la vérité et dont les yeux critiquent constamment, ou méprisent sans cesse. Le monde. Les gens. La planète.

Tourne.

Et ya pas de doute, je le sais à l'expérience, un truc qui s'explique difficilement, l'expérience, donc je sais pas pourquoi que je le sais mais je le sais, des fois, t'sais, ya comme de réelles connexions. Comme quand on tire des lignes imaginaires entre les étoiles pour dessiner une forme. Deux paires d'yeux qui un instant connectent et échangent pour vrai, c'est comme... électrique. Ouaiiiis, comme l'éclair, t'sais, c'est de l'énergie. Pure.

Entre les humains, des fois, ya des connexions comme ça qui font que l'humain existe. Quelque chose qui va au-delà, je sais pas... de quoi.

C'est pas de la magie, plus de la physique. Biochimie électrique. Ça s'explique, quoi. Platte, hein? Ça s'explique. C'est un phénomène observable.

Par contre, ce qui s'explique moins, c'est les humains qui en découlent. De cet échange de regard qui brille d'énergie. C'est ça, l'humanité. Le reste: pfff...

Voilà, c'était une pensée comme ça pour clore cette journée qui, bien que frigide, a je dois dire reçu un bon boost, survoltage.

Ça énergise et ça me donne envie d'abattre le travail et de passer à autre chose. Je veux dire à un autre manuscrit.
Dominik Rock

mardi 7 février 2017

Light pouring in (Femian 1)

Light pouring in

I had been working all morning in the library, then the light started pouring in from the window, which made me raise my eyes from the screen. The day was the usual grey and warm light…

I have to find a way to show that there was much more good in that past than Feemian want us to know; I can’t help myself hoping that my ‘very serious’ and ‘much niched studies’ as they say can actually help rehabilitate the Old Age in the public opinion, at least the last few years or decades, so that everyone can come to realize that Age Naturale is really continuity. And maybe change things a little, recalibrate, ya know…

It’s not that I like challenges; I’m only following the spark I had as a child watching my great-grandmother’s behavior at the few family parties I attended with her before she passed away when I was nine. I just felt there was something, I mean, yea… born and raised before our times, she couldn’t have just adapted, she was already… well anyways, I’m not sure. Yet.

But it is nevertheless quite a challenge.

I think there is a bit of myself I need to find there. A past from which we extracted the hard knowledge, the engineering, the mathematics, all the useful logic, rearranging their origins so that it’s unclear where the ideas came from, except those they could clearly attribute to Old Age females, some of them following decades of rearranging and propaganda turned now into what I call goddesses, but discarded the rest, maybe with a little too much enthusiasm.

La nouvelle de ce meurtre dans un groupe de chimpanzés qui a fait un peu le tour du Web cette semaine 

http://www.natureworldnews.com/articles/35369/20170202/shocking-video-chimpanzees-conspire-kill-cannibalize-their-leader.htm

est l'illustration du principe de solidarité du groupe utilisée comme contre-pouvoir régissant le groupe et le préservant de débordements d'individus cherchant à abuser de leur pouvoir, tel que décrit dans les posts précédents de ce blog.
Ce principe s'applique aux humains en ce sens que nos institutions se sont développées afin de se substituer aux actes de lynchage, mais le pouvoir du groupe est fort et dépasse celui des institutions.

Ce qu'on constate en ce moment sur la planète Terre, c'est qu'il y a eu des abus en haut, et que la base réagit, d'abord en élisant Trump, en adorant Poutine... mais lorsque ces leaders montreront leur inaptitude à apaiser les conflits entre humains, le groupe peut très bien décider des les destituer, en descendant dans la rue... La révolution, quoi. Et je prédis que c'est les femmes qui en auront marre, très bientôt, lah...
Dominik Rock

http://www.natureworldnews.com/articles/35369/20170202/shocking-video-chimpanzees-conspire-kill-cannibalize-their-leader.htm

dimanche 5 février 2017

lien ... Rosée noire

Les précédents posts expliquent en quelque sorte (les motivations de?) Rosée noire. Je tombe là-dessus... j'avais dû le lire dans un passé récent parce que c'est drette ça.


Dominik Rock

"(...)reverse dominance can only come out of a revolution"

" Christopher Boehm’s Hierarchy in the forest - an absolutely lovely, and relatively simple read - argues that wherever you have dominance you will get counter-dominance. In other words, if you are a monkey and someone is pushing you out of the way, you are not going to be too happy about it and you will push back.

" What Boehm argues is that counter-dominance is necessarily collective. If you have a dominant ape or monkey - usually male, of course - pushing others around, those that are being pushed around, in resisting, are going to need each other, to need more solidarity. And what this book argues is brilliant: that at a certain point in the course of human evolution counter-dominance arrived at a tipping point where it became what Boehm calls “reverse dominance”.

" The first hunter-gatherers live by reverse dominance. This means there is something dominant, but it is the collective. Only the collective is allowed to use violence. This is the only approved form of violence in the hunter-gatherer community, and it is used to counter individual violence. So counter-dominance culminates in reverse dominance, where everyone is striving, in a kind of competitive system, to prove how useful they are to the collective. Boehm argues that this hunter-gatherer reverse dominance can only come out of a revolution.

" The arguments around the emergence of early human society all gravitate around the idea of the minimisation of violence, and increasing cooperation. But the establishment of human levels of cooperation meant overthrowing the previous dominance of the individual by the use of violence against everybody else."
(...)
" So what Engels is saying is that - instead of doing what the Darwinians do when looking at ape society to find intimations of human society - we must look for the negation of human society, since human society emerged out of the consistent negation of what was there previously. He more or less goes on to say what I am advocating here: “For evolution out of the animal stage, for the accomplishment of the greatest advance known to nature, an additional element was needed: the replacement of the individual’s inadequate power of defence by the united strength and joint effort of the horde.
(...)
" Essentially, as I mentioned earlier, in the chimpanzee social system, as soon as the female shows indications that she may be fertile all the males go on a rampage, fighting for access to her. In the course of human evolution ovulation has been concealed. Why is that? What is the point? If you are the pope, and think sex is only for reproduction, it does not make any sense to conceal the correct time for getting pregnant. Well, the human female hides that moment. Why?
Because in the case of the human female there was no desire to save time on sex, to have it quickly in order to get pregnant and get on with other things. Instead they aimed to spend time on sex, because if the male is spending time on sex maybe he will do other useful things as well. The more you can ‘waste time’ on sex, the more energy can be extracted from the male.
(...)
"And the more the female concealed ovulation, the more it forced the male to hang around if he was to have any chance of making her pregnant. So concealed ovulation made a lot of sense.
- Chris Knight

Sex and the human revolution - Chris Knight http://libcom.org/library/sex-human-revolution-chris-knight


Hierarchy in the Forest: The Evolution of Egalitarian Behavior by Christopher Boehm

samedi 4 février 2017

Sex and the human revolution - Chris Knight

about the (upcoming) revolution:
''(...)John Maynard Smith. He is almost a fundamentalist Darwinian. He points out that the evolution of life on earth goes through major transitions that are quite sudden, quite extraordinary moments, like the origin of life itself, the origin of multi-cellular organisms. He treats the origin of human society and language as one of these major transitions. My position that language emerged in the process of a revolution is a variant of that ‘major transitions’ theory.

(...)
"Upon learning about the nature of chimpanzee society this seemed obvious to me. You have the sex that gets pregnant, rears the offspring, does all the work of reproducing the species; and then you have the other sex - in a way the leisured sex, the sex which gets someone else to do all the work, gets a female pregnant then goes off to get another female pregnant. All the conflicts in primate society are around that struggle - the struggle by the males for access to fertile females.

"What Engels says is that something like that conflict built up and built up, until it reached a point of contradiction where, if it did not get resolved, it would lead to the extinction of the species. But in one particular case - namely, that of our ancestors - it led to a revolution, and according to Engels this revolution established not just the equality and solidarity of women, but in some respects the primacy of women embodied in the matrilineal clan.
(...)
"My view is that behaviour motivated by the requirements of ‘selfish’ genes really is what drives Darwinian evolution. There is no point in denying that. The important thing is that humans became human by overthrowing that logic of nature. We got into culture, which is different. Culture, based on solidarity, reconstructed our nature completely. That is what the human revolution was all about, and why it is so important to claim it as the beginning of our revolutionary heritage.


We won the revolution once. This means for certain that we can do it again. ''
- Chris Knight

http://libcom.org/library/solidarity-sex-chris-knight

Women did that, I add. And shall do it again.

Ce que dit Chris Knight, c'est que les femmes ont créé l'humain en étant solidaires contre les mâles, en créant le symbole, autour de leurs règles, dont découle la culture, et donc l'humain, non plus une espèce de grand singe mais un humain. Alors selon moi l'humanité est rendue là... une nouvelle révolution humaine, une révolution féminine.
Dominik Rock

vendredi 3 février 2017

Rosée noire

Wow.

Je veux partager une émotion que j'ai live. J'en n'ai pas tant, des émotions haha.

Je viens de terminer le premier draft de Rosée noire et c'est bon en crisse. 

Yea. Ça dit ce que je veux dire. J'ai réussi à m'exprimer.

et à faire le lien avec Cool soleil que des éditeurs lisent, considèrent... (j'espère), et le lien avec le suivant qui a pas de titre encore... (et dont les bases sont jetées et claires...)

Comme je n'ai pas d'éditeur, je ne veux pas tant partager et je trouve ça platte, mais c'est quand même un grand jour, esti.

Je viens de terminer un 2e roman, et c'est bon, en tout cas moi, je trouve ça bon, c'est ce qui compte, au fond.

Pis là, ben, il reste à polir, bien sûr, mais j'en ai pour quelques semaines, c'est fait, c'est fait haha.

XD
Dominik Rock

mercredi 1 février 2017

Rosée noire - extrait 4

Le gros flafla, les médias sur place et tout, la grosse gomme. Les paillettes… Je sais pas, je trouve ça fake. Quand même, tout un accomplissement pour Anna, et on a chéri tant de rêves ensemble, Chloé, elle et moi, quand on était jeunes, que l’une de nous réussisse dans la création artistique, ça demande que je sois là. Qu’on soit là, Chloé et moi. Mais j’aime pas sa musique, c’est trop convenu, trop formaté. Ça me fait trop penser à la machine. Qui tente de nous avaler en nous obnubilant. Comme Anna qui, de toute évidence, aime bien se faire avaler.

Haha. Ouains ben en tout cas… Au moins, elle écrit ses tounes, c’est bien produit. Anna Casti vise de toute évidence bien au-delà du Québec. Elle est belle en crisse… sexy, sa voix et tout. Alors c’est comme je lui disais, c’est en ce sens que c’est fake. Qu’elle est fake, Anna. Ses tounes, ses paroles… Elle est sexy, ses paroles sont sexys, mais elle est prude, au fond, et ne fait que répéter les mêmes histoires à la con dont les humains se contentent depuis une éternité. Mais ça pogne, c’est des belles mélodies bien produites. C’est comme les danseuses. C’est le même thème, les mêmes outils scéniques, la séduction, quoi, mais je sais pas, derrière le show, ya une vraie danseuse, toujours. Alors qu’Anna Casti, je sens qu’il y a pas tant quelqu’un derrière, juste une somme de conventions, c’est tout. Une machine. Une culture figée, genre. Qui répète. Qui perpétue. Toujours la même chose…

Rosée noire - extrait 3

Samantha est restée bien coite, comme mal à l’aise dans son linge neuf, plongée dans un environnement complètement différent du sien, et qu’elle n’arrive pas trop à saisir, avec juste les yeux de son amie pour se raccrocher. Chloé pour sa part saisit la situation et fait d’abord tout pour la rassurer, avant de comprendre qu’en fait ça renforce ses craintes et son malaise, alors elle redevient naturelle et retourne vers son art, nous laissant seuls, nouveau groupe de sexy gypsies modernes genre, que je sais pas trop c’est quoi la destination.