vendredi 19 novembre 2021

existence zéro

well...

I was reading… oh bof en français


Je lisais Dany Laferrière en me réveillant à 4h45 ce matin et je me disais que, lorsque j’écris mes réflexions, comme il le fait dans l’Art presque perdu de ne rien faire, ça n’intéresse personne, et donc personne ne me lit. Personne n’a d’intérêt à me lire, et ça n’a rien à voir avec mon style, mon propos, mon angle, rien de ça, ça a à voir avec seulement le fait que personne ne me connaît. Personne ne me reconnaît non plus. C’est un peu la même chose, j’imagine. Il est vrai que M. Laferrière est un grand écrivain, enfin… je ne sais pas en fait mais il est reconnu et connu, à l’Académie. Surtout, il a beaucoup lu, et pas moi.

Est-ce à dire parce que je n’ai pas beaucoup lu que je n’ai rien à dire? Que je ne puis écrire? Que mes écrits sont d’un intérêt nul zéro? Ben… je pense que M. Laferrière lui-même dirait que non, qu’il y a (peut-être) un intérêt, bien que s’il ne l’est pas dans ses écrits, il me semble élitiste quand on l’entend ou qu’on le voit en entrevue. Bah il a réussi, chapeau. J’avais pas été capable de terminer la lecture de son premier roman, je dirai pas le titre, c’est interdit maintenant, et j’ai souvent essayé de nouveau ses oeuvres suivantes, mais j’arrive jamais à accrocher. C’est la première fois que je lis un de ses livres et que je m’emmerde pas. Mais c’est pas un roman, c’est une foule de réflexions, plus ou moins courtes, certaines poétiques. C’est bon.

Je me suis toujours donné une importance relative dans le monde, très relative. Je suis huitième d’une fratrie de huit, et mon entrée en scène dans ce monde ne s’est pas faite sous le signe de l’entraide mutuelle. Quand dans un film ou un roman, il est question de loyauté, fidélité à ou d’un frère, je n’arrive pas trop à saisir, parce que je n’ai jamais senti ça d’un de mes frères.

En tout cas, aucune importance. En fait oui, c’est d’une importance extrême, l’enfance, mais bon… D’autres ont vécu la guerre, l’émigration forcée, l’adoption, whatever.

Ce que je voulais dire, c’est que même si j’écris bien et/ou si mon propos est intéressant, personne ne s’y intéresse puisqu’ils ne me connaissent pas. Inversement, quoi que ce soit ce que publie Dany Laferrière est nécessairement intéressant. C’est comme l’oeuf ou la poule. De nos jours, on peut même être populaire et donc publier quoi que ce soit et être d’intérêt sans avoir le moindre talent ou propos intéressant. Ça démontre mon point: le réel n’y est pas, le contenu. Il n’y a rien. Les humains, leur monde est tout inventé et n’existe que si on y croit.

Si j’écris à ma soeur, elle va me lire, même si ce que je lui raconte n’a aucun intérêt pour elle, et même si ce que je lui dis lui semble choquant, elle va me lire parce qu’on se connaît et elle me lit toujours. Et d’ailleurs elle répond toujours également. Mais c'est parce que c'est ma soeur et qu'elle me connaît, et qu'elle reconnaît par ailleurs je pense un certain talent en écriture.

Mais si j’écris sur ce blog-ci par exemple, Mue à l’envers, que personne ne lit jamais ou presque, j’écris dans le vide. Si j’entreprends un roman, c’est avec la motivation qu’il sera lu; si je n’ai pas cette motivation, écrire devient absurde, je n'ai justement pas la motivation nécessaire pour le faire. C’est comme me conter à moi-même une histoire, ce que par ailleurs je faisais à l’école primaire, tout du long, parce que la réalité était assez insupportable.

D’ailleurs depuis que j’ai genre 15 ans que je veux écrire, publier… Cela ne s’est jamais produit et j’ai au fil des ans découvert plein de gens plus jeunes que moi qui écrivent publient, scriptent des séries, etc.

Est-il possible que l’importance très relative que je m’étais donnée au départ et qui s’est effritée au fil des ans était encore trop grande? J’en viens, oui, à cette conclusion aujourd’hui. Mon existence n’a aucune importance et même si je ce que j’ai à dire était intéressant, ce l’est peut-être parfois, personne ne s’y intéresse, et donc ça n’existe pas. je n’existe pas. Pas en tant qu’auteure en tout cas. Ni même en tant qu’écrivaine. C’est l’arbre dans la forêt que personne n’entend tomber. Aucun intérêt zéro. Existence zéro, donc, voilà.

Ben... j’ai déjà abordé tous ces concepts dans mon roman que je sais pus comment qu’il s’appelle, le Sentier des monstres aux dernières nouvelles mais je lui changerai peut-être le titre si je le publie à nouveau (la réécriture complète de 2018-2020) à compte d’auteure. Il n’y a rien, même pas moi. Si on n’y croit pas. Les humains vivent dans un monde inventé. Je devrais ici citer Dany Laferrière que j’ai lu tantôt et hier soir qui disait quelque chose de semblable dans l’Art perdu de ne rien faire. Mais je reprochais justement à Dany Laferrière dans son premier roman qu’il fasse étalage de son érudition, ce qui m’a assez fait chier pour que j’arrête de le lire avant d’arriver à la fin.

Par contre, j'ai réalisé après-coup que j’ai aussi tenté dans mon roman d’insérer mon érudition, non pas en citations directes mais via des concepts que Soliane raconte à sa manière. 

La fratrie, l’amitié, l’amour, la loyauté, la foi en ce monde inventé par les humains qui, lorsqu’on n’arrive pas à la saisir, fait qu’on n’existe pas. C’est tout cela que dit et vit Soliane, qui n’existe pas. Bien sûr, elle est un personnage de roman. Et elle le réalise. Il n’y a rien, ni auteure ni roman ni personnage ni rien, Soliane n’existe pas puisqu’elle ne croit en rien, pas même elle-même.

Mais comme personne ne l’a lu, ou presque, le message ne passe pas. Devrais-je m’atteler à tenter à nouveau de le faire passer? À quoi bon? Les humains ne veulent pas entendre cela. Se faire dire que l’on n’existe pas n’est pas bon à entendre.

J’avais choisi un clavier mécanique à touche moyenne forte, c’est pas du tout adapté à la chambre que j’occupe en ce moment. Les voisins m’entendent taper, on se rapproche un peu des vieilles dactylos. Au moins, ça démontre que j’écris, beaucoup et rapidement. Ça les aide à construire une image de moi, j’imagine, ça me fait un peu exister. mais je ne peux pas écrire la nuit, rien passé 22h, même 21h.

Je pense que je vais pas bien du tout et que j’ai peut-être même des cellules cancéreuses. Ça s’ajoute à un spleen gluant dans lequel je me suis empêtrée depuis la fin de l’été… Une remise en question de tout.

Je me suis laissée tomber en amour depuis deux ans avec une fille avec qui il serait vraiment absurde et idiot d’avoir une relation, et que même la relation d’amitié qu’on a entretenue plus ou moins depuis deux ans est absurde aux yeux de la société, du Corps Sociétal, comme l’écrit Dany Laferrière, simplement à cause de notre grande différence d’âge, et c’est suite au fait que cette non-relation est devenue de plus en plus absurde et de plus en plus, justement, une non-relation, que j’ai réalisé l’absurdité de celle-ci et que je me suis retrouvée dans cette flaque de spleen automnal intense de laquelle je tente de m’extirper maintenant. C'est aussi en réalisant l'ampleur de l'absurdité de cette non-relation que j'ai réalisé la même ampleur d'absurdité de toute ma câlice de vie, surtout depuis ma transition en 2015, tout ce que je suis, comment je me présente, ce que je dis même puisque j'ai pas la crédibilité, mon image ne dégage aucune crédibilité. Je suis r

I feel like the end of the road, I'm not even sure I want to go on anyways.

Dans les recherches que je fais pour peut-être un livre, un roman, j'ai lu (était-ce les Relations des Jésuites?) que les "sauvages", comme les Français, et les Canadiens, les appelaient alors laissaient derrière certains aînés et autres malades incapables de suivre le groupe dans les terres pour l'hiver, et que ceux-ci étaient laissés à eux-mêmes sur la rive du Saint-Laurent au campement d'été, vers une mort atroce de froid et d'inanition. J'ai lu des passages pas très ragoûtants sur des pièces de viande pourrie qu'ils récupéraient...

Toujours est-il que cela est normal pour une troupe nomade ou semi-nomade aux moyens réduits, et les vieux eux-mêmes devaient être d'accord avec ce geste, allez, partez, ainsi le veulent les esprits... les ancêtres... c'est toujours ainsi qu'ils ont procédé.

Par ailleurs au 17e siècle, les Français et les Européens en général n'accordaient pas plus de valeur à la vie, probablement même moins, je dirais même. Une fois une bande de coureurs des bois malhonnêtes a été trouvée coupable du meurtre d'un Iroquois, et les autorités françaises ont fait fusiller les cinq quidams, malgré les vives protestations des Iroquois présents à l'exécution. "Nous n'avons perdu qu'un seul homme, disaient-ils, un seul devrait être exécuté". Ils moururent tous les cinq. Ainsi le clash des cultures. Ainsi la Loi française, ainsi les valeurs autochtones d'Amérique.

Toujours est-il que voilà, les autochtones d'Amérique nomades ne pouvaient pas traîner avec eux les invalides, les vieux, ceux qui pouvaient pas se traîner eux-mêmes... je sais pas trop les critères ni comment que ça se décidait, ou si c'était l'objet d'une non-décision consensuelle, comme tout était généralement consensuel chez ces peuples...

Je me sens totalement inutile au groupe, au Corps Sociétal, et je me sens me délabrer, me défaire, me décomposer... Genre un cancer s'installe en mon sein maintenant, oh boy...

Pas envie de traitements ni rien, là je trouve même pas la force d'aller à l'épicerie ni même à la SQDC, mais demain pas le choix, je vais en manquer. Cannabis.

Je me souviens quand j'étais jeune et qu'on marchait sur le chemin de terre au chalet, on se rendait au petit magasin puis revenir, c'était huit kilomètres total. Quelle expédition. Pour moi, c'était presque au delà de mes forces et j'arrêtais constamment en disant: "Je vais vous attendre ici, vous me trouverez au retour", mais on me forçait à suivre le groupe puisque j'étais trop jeune pour rester comme ça sur le bord de la route en plein bois.

Je me sens comme ça, là. J'ai pus envie d'avancer. Pourtant je peux facilement écrire 2000 mots par jour. Mais d'autres fois, je rédige pas, même si j'écris quand même. J'écris tout le temps, même quand je rédige pas.

Mais sans lecteur... c'est trop absurde, écrire.

Dominique Rock

two of me

When I first open my eyes, every morning, still laying in my bed, some ugly episode or aspect of my life replays. Then I get up, fix myself an instant coffee and roll up a joint, and then go out to smoke it, rain or shine, and preferably before people start crowding the streets. Usually it then made me slip into a more confortable world where those memories don't taste as sour or are redirected to the background fade away, for some weeks, but recently, it makes little difference.

Obviously, there are weird biochemical actions happening in my body, and I'm not referring to my intentional hormones therapy (MtF). Since I was very young, I've been sick, and my Mom obviously very upset with non-answers from the health people, the physicians who could understand my Mom's worries and also observe some of the symptoms she noted, but couldn't explain them with any facts, and therefore usually concluded, maybe without saying it openly that 'it might go away by itself', and often it does, without any explanation (but most certainly these unexplained symptoms are at the source of some more important pathologies that may occur later in life, but science (medicine) only treat what they can identify... what they cannot may also exist; some physicians admit that).

Cluster headaches, a very unexplained and incurable and untreatable pathology is a good example of that. I have been forced to adhere to that sinister club since I was 18 years old. A very sinister club, I insist, cluster headaches have taken control of my life when I was a teen and still today I have no choice but to keep that on top of my priorities. That's been my medical reason for not being in the workforce for the last couple of years. There are times when I don't suffer from attacks, it's been the case since I stopped working, but for most of my life I was hit with one or two crisis a year, and these crisis last 8 weeks each, of total nightmare...

Unexplained. Total mystery for science, so is the fact (recognized in part by science) that LSD can prevent it, or psilocybin. It plays in the same sectors of the brain, I know, I felt it. (cluster headaches on Wikipedia)

Anyways my point was that the fact that no physician or specialist can put the finger on what is wrong with me doesn't mean that there is nothing wrong with me. And Cluster headaches are suspected to be related to the hypothalamus, and that is where the messages for more or less hormone is sent from to the various glands, and obviously, I have all sorts of weird things happening there in my hypothalamus, the cluster crisis are just the total peak of ongoing abnormalities in these messages. I have nodules and other lumps that grow and disappear on my skull and around my neck and jaw, they come and go, and obviously it's linked to my weird moods and lack or (relative) bursts of motivation, and also to my hair. These were some of the symptoms my mother was worried about 50 some years ago, and she was right: it's not normal... but science is speechless.

I only have my own observations and knowledge out of my many readings to maybe build hypothesizes, observations on me, but also on other clusterheads (my brother, my nephew and those I exchanged with all over the world on the Web around 2011-2014).

I am not one, I am two; there are mosaic parts of my body that are from another basic cell, my twin, who has fused with me at very early stage of conception. I feel like this, always did. It could also be that I'm simply not completely formed, some connectors haven't been plugged in, something like this.

Genetic studies are still young but I put forward that babies conceived by older adults, older than 40 years old, are most likely to be unfinished products like me. What I have read lead me to claim this, and also that many generations of such (my case 5 out of 7 of my ancestors since early 1600's) is also very much more likely to bring defects in the offsprings. But also, the autism spectrum might not be related to only that factor but it certainly shows in the figures. A majority of ASD subjects have a father older than 40 at conception. So maybe if I'm in the ASD it's simply another thing taking over my body and brain instead of myself, not just all one big failure I mean, but simply many weird aspects of a complex individual.

I also thought for a while that cluster headaches and ASD were related, but now I think it may not.

But there are two of me...

Dominique Rock