mercredi 30 décembre 2020

Hair

There was this painting of a very nice and barely dressed woman my brother was working on, and then he dropped LSD while working on her brown hair, and then I guess he just went on tripping on something else and just left it there for me to find. He left short after, heading West, and never came back. I was twelve.

Her hair was fantastic, she had very much lots of it, in cascades of curly wonders, and I liked it a lot. It kind of became a sort of goal, no not goal, a sort of... ideal for me.

There are tons of little episodes of me that I can dig from the past that illustrate, at least for me, the deep calling the whole of me was receiving from my feminine roots. I wanted deeply inside of me to be that sexy woman, with that much curly hair. That's really me, I mean that painting forged me.

It took like 35 more years for me to admit to myself that I'm a woman, even though I have a penis. I'm transsexual... I could have known then. Actually, I did. But it was 1974, so I couldn't, I wasn't strong enough.

I had to face the fact some three or four years later with my then friend  with whom I was analyzing myself, my reaction to things, what I liked, how I was, and he told me: "Everything indicates that you are a woman... you are obviously a transsexual." He told me that, exactly those words. I was sixteen years old, and I knew he was right. Only back then, being trans was like... something from outer space. It meant an automatic exclusion from society, and from sexuality also, for all I knew then about transition is that I would lose all ability to get any kind of orgasm, which was a somewhat important part of my life back then, at sixteen, yeah, like any teen getting an influx of hormones.

But anyways... Hair, that was my topic, yeah... My hair. And also construction of self: when I saw that painting from my brother... Remember, I was twelve years old. This is critical time in one's life. I was searching for myself, I remember I was. That painting went straight up into the building of self part of my teen brain.

I still do want to be that girl, half a century later. And I still do have issues with my hair, and have had all those years that followed, whether long or short, and for good reasons: cowlicks and very fine hair, very difficult to manage... so I learned along the way.

But not easily since I also had this phobia from my earlier youth, of any beauty salons or anywhere it smelled or felt like a hairdresser's place. That phobia was inseminated into my self at age four or five when my Dad used to bring me for the 1966-67 usual hair cut at the barber shop: essentially with the electric clipper. He would run that devilish tool all along my neck... It felt really awful, I can analyse that now, much later: I was really traumatized by that tool, the barber who pretended to know me, his shop, his dirty tools that smelt disgusting, his clipper, his old metal scissors. I hate metal, the smell of it.

Anyways I never was able to feel good at any place where they cut hair so I mainly managed that myself, after difficult attempts at getting over the phobia in my twenties. These times where I stepped on my phobia and met different hairdressers only served to confirm I feel very bad there. So afterwards, mainly, I tried to grow it.

But it failed. And so did the construction of myself. I had to start over mid-forties, admitting to myself that in no way I could be a man. I just don't fit the description, and I don't feel it either.

My hair is still a problem, but I thank my genetics for one thing: I ain't bald at all, so there... I should see the good sides. And I'm blond now.

I wonder if it's the words or the hair that can help make me really feel like a woman. This Winter may tell, as I will be writing... and growing my hair.

Dominique Rock

jeudi 17 décembre 2020

Catalogue

J'ai toujours aimé le linge féminin, en regardant les catalogues quand j'étais enfant déjà... Dans le temps, y avait pas Internet, pas de jeux vidéos, rien, pis juste trois postes à TV. Pas de cassettes vidéos, juste les très riches avaient ça. Souvent, le temps était un peu long et on cherchait quoi faire. C'était un geste automatique fréquent, dans le temps, de pogner un catalogue qui traînait là, pendant un moment de plattitude au salon, ou dans une pile sur la tablette du bas de la petite table, dans toute maisonnée.

La société, notre entourage nous formate, quoi qu'on en dise, donc évidemment je fouillais les trucs de garçons, l'équipement de sport, les casques de motos, je sais pas. Les différents genre de couvre-sièges d'auto disponibles, des décalques de flammes et de Woody Woodpecker fâché avec une cigarette au bec (que j'avais collé sur ma chaloupe à moteur au chalet). Je tentais d'entrer dans le moule qu'on me présentait en aimant les autos, les motos, le hockey.

Mais c'était vraiment pas organique. Vraiment pas, et je le découvre presque demi-siècle plus tard. Toutes ces envies que je tentais de cultiver, les activités de garçons, j'avais intrinsèquement aucun intérêt pour ça. Même chose à la section des jouets, je me souviens, je comprends ces moments maintenant en les analysant froidement: clairement à cette époque, ma principale motivation était de m'intégrer à la société, je voulais le jouet qui ferait que les autres gars diraient: wow!, et pas la poupée ou la cuisinette, je sais pas, ouais, en fait, je me rappelle que je voulais un four jouet Betty Crocker, je me souviens de ça soudainement, mais on me disait: hein? Y en a un four dans la cuisine anyway. Puis ma soeur avait eu un microscope, et ça m'intéressait même pas anyway, mais c'était quand même un plus beau cadeau que le mien, comme à chaque année (mais ça, c'est une autre histoire). Toujours est-il que je trippais pas tant sur les jouets de filles dans le catalogue, mais c'est surtout (en fait uniquement) parce que j'avais tout simplement pas le droit d'être en train de regarder ça, alors je faisais ça généralement vite fait, ces pages.

Par contre j'ai assez tôt fréquenté les pages de sous-vêtements féminins et, même si à l'époque je checkais parfois aussi des revues pornos si par hasard je tombais sur une, et même si j'appréciais aussi les courbes des modèles sur ces pages de brassières et de culottes, je trouvais ça simplement beau, esthétique, puis je checkais aussi toutes les pages de mode féminine que j'appréciais quand même vite fait, parce que, comme j'avais démarré cette fouille du catalogue aux pages de sous-vêtements féminins, je me sentais encore protégé de l'opprobre sociétale puisque je pouvais feindre la suite d'événement d'avoir abouti sur les chandails de femmes en continuant de prétexter que c'est le corps des femmes, habillées ou pas, en fait, qui m'intéresse. Ça, c'était acceptable, on trouvait ça normal qu'un préado, puis un jeune ado soit attiré par des corps de femmes. Sans l'encourager, ça allait genre de soi, t'sais... Normal. Par contre la section des poupées... aucune excuse: maudite tapette si je checkais ça.

Je pouvais pas regarder ce que je voulais dans la catalogue, ma société m'entourait, et la pression sociétale pour agir comme ci et pas comme ça est énorme. En tout cas je parle ici de la mienne, fin 1960 et les années 1970. Le catalogue était dans le salon et on était une gang. De nos jours il y a d'autres oppressions sociales, pas les mêmes, quoi que...

Clairement, la société autour de moi, que ce soit mes frères, mes soeurs, mes parents, les autres jeunes à l'école, m'a indiqué ce que je devais... aimer. J'aime pas les motos que mes frères possédaient, ce qui m'incitait à aimer les motos, ni la plupart des jeux de garçons, sauf les jeux de hockey. Dans le catalogue, c'est ce qui m'intéressait le plus: le hockey sur table, un jeu d'hockey qu'on appelait, avec une surface en carton peint et des bonhommes en plastique avec les uniformes, et les tiges pour les contrôler.  Ça, t'sais, le hockey, ça traverse assez la société québécoise pour qu'on puisse presqu'en dire que c'est une valeur de base. J'ai toujours été une fille amatrice de hockey, et joueuse, c'est ben pour ça que j'étais si poche: j'étais pas un garçon; je profitais d'ailleurs pas l'apport de testostérone dont profitaient les joueurs devant moi. J'étais gardienne. Je comprenais même pas toutes les règles. Pourtant, j'ai joué un an Bantam et trois ans Midget (ils avaient pas de gardien LOL).

J'aime encore le hockey, mais différemment, et je m'inquiète vraiment, même pour un joueur adverse, lorsqu'il se fait planter sur le bord de la bande, et j'arrive pus à regarder aut'chose que les matchs du Canadien de Montréal. L'intérêt a baissé mais reste. C'est bien implanté. Mais les filles ont toujours eu le droit d'aimer le hockey au Québec. Comme je disais, c'est une valeur de base. Donc il n'y avait pas de contradiction pour moi lorsque je me suis admis que je suis trans à continuer d'aimer le hockey. Mais comme je dis, je le regarde vraiment différemment.

C'est l'esprit de compétition qui a réduit à presque rien, un souvenir. Exactement cela, un souvenir, comme pour bien d'autres aspects de ma personne, plusieurs sont gravés par l'habitude, et mon corps tout comme mon cerveau en ont le souvenir, et poursuivent le geste, genre, malgré l'absence de contrainte, l'absence de la testostérone. Suite logique... Je sais pas, y a comme un embranchement possible à continuer d'aimer les mêmes choses qu'avant même si on change de paradigme: de homme à femme. Plusieurs trans d'homme à femme continuent d'aimer sexuellement exclusivement les femmes, et c'est pour cette raison: un pli de l'esprit. Un souvenir, une habitude.

Personnellement, j'ai tout remis en question en 2008-2009 et, très rapidement, il m'est apparu que je ne sais pas quelle est mon orientation sexuelle. Je me définis donc depuis comme bisexuelle puisque c'est ça que c'est: les deux m'attirent, et pour différentes raisons, l'une plus sensuellement, l'autre plus sexuellement.

Et c'est de plus en plus clair pour moi que, l'orientation sexuelle, l'attirance sexuelle, elle est également la conséquence essentiellement des modèles de la société qui nous entourait dans l'enfance, et non "naturelle", comme la plupart des gens le pensent . Je suis convaincue être née bisexuelle, et selon moi c'est le cas de tous les humains.

Si on fait le grand ménage dans nos idées et qu'on analyse les influences qu'on a pu avoir ou pas dans notre environnement premier, dans nos goûts, ce qu'on aime vraiment, sans tenir compte du tout de ce que les autres en pensent, eh bien quand on fait ça, on peut découvrir ben des affaires sous les couvertures, les couvre-divans, sous les tapis et tapisseries de notre vie.

Les humains vivent essentiellement dans une espèce d'invention de l'esprit, le cerveau d'Homo-Sapiens est ainsi construit pour nous faire chercher le social, à intégrer un groupe. Il en va de notre survie: un humain seul peut difficilement survivre. On se reporte à il y a 50 000 ans, là... un humain seul ne pouvait pas survivre.

Il est donc génétiquement essentiel pour l'humain de socialiser; il a une part de son cerveau spécialement dédiée à différencier un visage de l'autre, très précis pour les gens de sa propre culture, très vague s'il s'agit d'humains d'un autre endroit et qui présentent un faciès différent. C'est un outil de spécialisation extrême pour ce qui est de la reconnaissance faciale, le cerveau des humains. Et cela encore, c'est une stratégie génétique de survie (rester avec son groupe, restons groupés...).

Ce que je dis, c'est que Homo Sapiens vit dans un monde inventé: le social, pour s'extirper d'un monde sauvage et violent dans lequel il n'a essentiellement aucune chance de survie. Il vit donc à côté de la vie.

Le chien, le chat, la vache ne sont pas dans ce monde inventé, et c'est ce qui créé un décalage qui nous émeut. Lorsqu'on décroche du monde inventé des humains, quelques jours en solitaire sur le bord d'un lac paisible, ou en jouant avec le chien, ça nous émeut: on a l'impression de vraiment vivre. Pourquoi tu penses? Parce que c'est le cas: la vie des humains dont on décroche est un théâtre artificiel (inventé) dans lequel performer à la hauteur afin d'être socialement intégré et donc survivre demande beaucoup d'énergie parce que, justement, c'est pas réel, et il faut retenir tous les codes, quoi dire, quand se taire, comment agir, comment réagir... Tout le monde se check partout: t'as pas le droit de faire ça, qu'on dit avec les yeux à un inconnu... Tout ça, c'est dans la tête, ça n'existe pas, c'est pas des lois de la nature. C'est des lois et règlements inventés par et pour les humains. Pour leur survie. C'est génétique.

On n'est pas très loin, génétiquement, des chasseurs-cueilleurs, quelque 200 générations si on compte. C'est pas énorme pour des changements génétiques. Donc notre corps et notre cerveau est encore au niveau d'il y a 5000 ans, environ. Pourtant nos moeurs et notre morale, nos manières d'être en société ont bien changé, vraiment beaucoup. Il y a 5000 ans, c'était des déesses qui nous guidaient, pas des dieux, et le mâle n'avait pas l'importance qu'il a pris peu après dans les sociétés humaines

Donc, ce que je dis, c'est que la plupart de nos comportements sont appris, ce qu'on aime, c'est ce qu'on nous a dit être bon, ce qui était socialement acceptable d'aimer, que ce soit côté aliments, visages et corps qui nous plaisent, musique, arts visuels... et c'est génétiquement calculé pour notre survie.

Mais on ne vit plus comme il y a 5000 ans. Homo Sapiens a largement dépassé sa génétique, s'est dépassé lui-même, donc. De là le décalage qu'on peut sentir entre ce qu'il faut (faire, dire, aimer...) et ce qu'on veut ou aime. Et si on s'ouvre à soi-même au plus profond, il y a peut-être moyen de savoir ce qu'on aime vraiment. Il faut pour ça identifier ce qui nous a construit, et le déconstruire au besoin. Ou à tout le moins comprendre.

Comprendre pourquoi que telle affaire nous attire, ou simplement y ouvrir la porte pour voir si c'est plaisant, et ce, sans tenir compte de l'avis des autres, ce qui est génétiquement très difficile pour Homo-Sapiens, mais tout de même possible.

Faut se déconstruire, parce que le modèle qui nous gouverne était mauvais au départ. Mauvais au départ et résultat d'une usurpation de pouvoir qui s'est opérée lors de la sédentarisation des humains, il y a 7000-10000 ans. Le divin a switché du féminin au masculin, et la structure sociale qui en découle suit le moule. Mais c'était pas de même avant. On pouvait plus être soi-même, et aimer porter des robes si ça nous plaisait.

Quoi qu'il en soit, je me sens beaucoup mieux depuis que je ne suis plus envahie par la testostérone, mais c'est quand même tough être ce que je suis. Très grande pression sociale.

Dominique Rock


samedi 12 décembre 2020

Grim

The days have been so fucking grim lately, it’s hard to believe anything else is on the grill

I’m not hungry

Every morning pukes it’s grayness, pushing it through naked branches hanging from trees

Face exposed to mist

Nowhere to go

No one to talk to

Just fucking morning and useless life shoving time down my brain...

Dominique Rock

lundi 7 décembre 2020

I'm ASD and that's that

I was born then with these genes and in that environment. That makes a good part of what I am, whether I like or not.

Impossible to escape these, especially the genes part. Any freedom I claim in this life starts with these constraints (freedom is an illusion).

Anyways that's the vehicle I was given for this life, obviously not the genes of any athlete, nor any such model in my childhood environment. So I'm not expected to be an athlete. Certainly not the best vehicle for doing whatever anyways. I guess just the expectations of fitting in somehow... WTF, not the vehicle for that. Either. You know...

After half a century of trying to figure out why I was never able to fit in, I finally understand, which certainly doesn't mean that I found a solution, a way in. No. Absolutely no. I cannot change my genes nor the environment in which I became a human.

But I can now explain: I'm ASD, I was born in the Autistic Spectrum Disorder, they call.

It's not a disorder. ASD people I can now spot right a way. We are different, we are a minority but are unable to unify in any way, being in different places on the spectrum... But we're not disordered, we're just different.

So... there I am. Wherever I go, whoever I meet, there I am, some kind of weirdo, for there are codes to deliver and understand to fit in what is accepted as a normal person.

A normal person is only another expression for a neurotypical person, the vast majority of humanity.

I can never be that, I'm ASD, I wasn't given the codes nor the ability to produce them, and I do not get the codes I'm sent by neurotypicals, and since ASD people do not deliver codes or incorrectly, I cannot get them codes either.

So I'm alone with myself, with my ASD. The problem is I'm enough on the outside part of the spectrum to be partly neurotypical, at least there is a strong need inside of me to fit in, to be accepted by the majority of people, by society, but that's me, my spot on the spectrum. Many ASD feel very less such need and are simply well in their bubble. Some ASD talk very little. I'm on the Aspie side and talk too much. Language is THE human code I got, pretty much the only one, and sometimes over use it.

I must write them words, so I can TAKE THE TIME I NEED to ... live.

Everything, all the life happens to fast, I cannot... I don't have time to pick up everything, and my ASD brain has great difficulties to let go of any information.

Neurotypical people act very fast; approximation powered by emotions and special milliseconds codes in the exchange of looks drive them through life without them having to ponder every options. That is what allowed Humans to evolve and survive, without any claws, running power nor any of the powerful tools other predators have: approximation. And social unity through invented codes. These are the powerful tools Humans developed.

Buuuut, when looking at history closely, it becomes quite obvious ASD people, probably 15-20% of humanity (occupying different spots on the spectrum), also allowed Humanity to evolve into Modern Humans. Many if not most of the leaders, artists, writers and thinkers through the last... 100,000 years! were obviously in the spectrum, and that is no surprise:  approximation and social unity aren't sufficient tools to succeed.

For Humanity to keep on evolving, it needs not only to keep on going fast, but also to rely, as it also always have, on analysis of the processes, and that's the autistic essential part for Humanity, without which Humans would have fallen over the cliff.

A recognition of the existence of two humanities, neurotypical and ASD would be nice, a recognition that we cannot become neurotypicals and that anyways it wouldn't be a good idea for Humanity if ASD people disappeared. Humanity would also then disappear.

We are two humanities and have always worked together. Just please see it.

Dominique Rock


états d'âme

J'ai soumis mon manuscrit de roman à une maison d'édition. J'en vise trois ou quatre mais c'est la seule de celles-ci qui acceptait un envoi par courriel. 

Pourquoi, veux-tu ben me dire que les éditeurs tiennent à recevoir des piles de papier? Même pas recto-verso, non, faut leur imprimer ça à 270 mots par feuille, pas plus, non relié. WTF. Quelque chose me dit que le monde de l'édition... n'est pas passé au 21e siècle. 

J'ai une liseuse Kobo, quelques ordinateurs, un téléphone, et je vois pas tant l'intérêt d'un livre papier. J'ai perso jamais aimé les livres papier qu'il faut tenir ouverts à la bonne page, tourner les pages, etc, toute une manipulation, alors que lire avec une liseuse au lit, c'est génial: tu la déposes là sur la couverture, un petit swipe à toutes les minutes, c'est tout, pas besoin de tenir une reliure de papier (qui pue, l'encre pis toute).

Anyway... J'ai fini mon roman; j'y travaille depuis six ans, troisième version. Je dirais pas: cette-fois, c'est la bonne, tout est beau, je passe au suivant... Peut-être qu'il y a encore des bouttes à couper. En fait, de 75,000 mots, je voulais passer à genre 55,000 - 60,000, mais j'ai eu beau couper, le texte repoussait d'une autre manière, et au final, j'ai un bien meilleur texte (j'écris mieux qu'il y a cinq ou six ans), mais tout aussi long.

Enfin bon, mettons que je vais attendre... peut-être l'aide d'une éditrice.

lundi 16 novembre 2020

Le Sentier des monstres (à paraître)

Soliane cherche le sens, le pourquoi; creuser au fond de son propre paradoxe trans ne lui suffit pas, elle doit sentir le monde, s'y plonger. Sa quête la mène à vivre intensément Montréal pendant quelques années, puis à « se parker en waitress » de restaurant de quartier, avec l'écriture au centre de son univers. Et c'est de son écriture que resurgit son passé, qui la fait reprendre sa fuite.

Recherchant l'essence de l'humanité, de la vie, elle n'en trouve qu'une représentation. La finalité de sa recherche est d'ailleurs en exergue poétique : il n'y a rien. Si l'orientation sexuelle, l'identité de genre et l'autisme tapissent le texte, c'est loin d'en être le sujet principal, mais ces thèmes servent à illustrer une déconstruction du monde qui ne se fait pas sans heurts.

Cependant, la recherche d'identité, elle, imprègne tout le texte, qui peut être vu aussi comme une allégorie de l’indécision, de l’incapacité à exister de la nation québécoise, à s’extirper de sa condition, son incompréhension du passé. On y retrouve aussi une image d’une certaine Amérique encore sauvage, un territoire qui n’a pas encore terminé de se définir, le tout baignant dans une eau poétique, philosophique et historique.

Dominique Rock

samedi 7 novembre 2020

Humanity

I used to be much darker, I remember

Just last year, at this time

I was being swallowed


Inside out


There were sader times

Life drippings still hanging

On tree

Showing

Past times

Leading


No where

To go

There is nowhere to go


For anyways

I'd still be there

In front of me

Dominique Rock

mardi 27 octobre 2020

Dans ma tête

La vie, c'est dans ma tête, je ne suis pas dans le monde. Depuis toujours que j'essaie de m'y insérer; j'ai cru longtemps que j'y étais. Désabusement.

Je me souviens quand j'étais enfant, j'avais demandé à un plus vieux de ma fratrie si comme moi dans leur tête les autres avaient constamment des idées, des bouts du passé, qui s'entrechoquaient sans cesse, avec de la musique qui jouait en permanence dans le background (la chanson du jour pour mon cerveau, en boucle), des mondes créés avec certains personnages du réel qui s'y insèrent, d'autres inventés... Évidemment, je n'avais pas obtenu de réponse, d'autant que je croyais m'adresser à... genre un adulte, alors qu'il s'agissait en fait d'un ado de 15 ans, mais je savais pas, moi, quand est-ce qu'on devient adulte, et je me suis demandé en le regardant, en voyant son air médusé d'une telle question de la part d'un enfant, si c'était comme ça dans sa tête à lui aussi et que peut-être il en prenait seulement maintenant conscience avec ma question candide dont je réalisais l'ampleur au fur et à mesure que je la posais, en fait, ou s'il pensait que j'étais totalement cinglée.

- Est-ce que c'est possible de ne penser à rien? ai-je poursuivi, moi, je suis pas capable, y a au moins toujours une chanson qui joue dans ma tête. Est-ce que je suis normale?

C'était au chalet, un lac paisible devant nous, la forêt derrière.

Toujours pas de réponse; je n'en ai jamais obtenu dans tout le demi-siècle qui a suivi : impossible de savoir ce qui se passe dans la tête de l'autre. On ne peut que l'imaginer à partir d'indices, jamais par des aveux verbalisés, car ceux-ci sont forcément de la littérature. Toujours.

On peut l'imaginer, le créer, quoi, mais pas savoir la vérité. C'est impossible, impossible!!! de savoir ce que l'autre a en tête. À quoi il pense, quelles sont ses images.

Ben oui, on peut en partager des petits bouts, mais c'est comme je dis: dès qu'on verbalise, dès qu'on met en forme pour l'exprimer ce qu'on a dans la tête, on fait de l'art, de la littérature... on invente, donc, on stylise, on ajoute un peu de flou, pour imiter l'ombre et donner du volume... allons vous avez bien une idée comment on dessine et représente les choses, les concepts, les idées...

Le monde des humains, je le vois depuis que je suis née, je l'observe, je l'analyse, je le critique, j'en absorbe des bouts que je digère et assimile, que je tente de reproduire. Malhabilement. Je suis pas douée pour imiter. On a ri de moi. Constamment. Alors pour sûr, j'ai conservé le doute.

Que je suis complètement cinglée.

En tout cas, puisque c'était pas agréable, ma fratrie, les non-amis, les connards de l'école, tout le monde, eh bien je me réfugiais chez nous: dans ma tête.

Dans ma tête, c'est agréable. Vivre. Je pense à ce que je veux, je réorganise les choses à ma manière, les bonnes personnes sont gentilles avec moi dans ma tête, les autres absentes. Tout y est calme et en fait assez centré sur moi.

Les petits oiseaux par la fenêtre, l'hiver qui vient, qu'est-ce qu'ils vont faire? Il va geler... Oh? Pardon madame, combien font quoi? J'étais où? Euh... Non pas la Lune y a rien à faire là.

Paf! Ayoye! Estie de monde barbare. Je suis très réveillée, crisse, pas besoin de me frapper. Tu me donnes pas trop le goût, je vais fuir encore plus loin, et tu vas disparaître. Méchante!

Non, pas moi. Mon monde est total pacifique doux, aucune confrontation, rien d'imposé. Ouains je l'invente, mais à partir de ce que je vois, entends...

Je suis dans le spectre de l'autisme, je l'ai compris en 2013-2014; j'ai lu et étudié la question, et j'ai reconnu mon cerveau, son fonctionnement, mes idées, mes gestes, mes incapacités à entrer en contact avec les autres, ou encore pire: penser que je suis en contact avec l'autre alors que je ne le suis pas du tout, que l'autre me regarde comme si j'étais un film... en se foutant de ma gueule dans sa tête, ou encore en fomentant un plan pour m'arnaquer... se jouer de moi comme un pantin.

Ceci est arrivé à plusieurs reprises. Et j'ai compris ce qui se passait par après. Bien après.

C'est difficile voire impossible pour moi de ne pas réfléchir en Aspie (Asperger), High-functioning autism, en autiste, quoi et, de toute évidence (c'est démontré), les autistes ont de la difficulté avec la théorie de l'esprit , c'est-à-dire qu'ils arrivent assez peu à figurer ce que l'autre a en tête, ses intentions, bonnes ou mauvaises, etc.

De plus, je dirais que, de l'intérieur (de l'autisme que je vis), et puisque je ne suis pas complètement autiste, j'essaie de figurer les intentions de l'autre, mais ça arrive après-coup, le lendemain, le semaine suivante, et ça part dans tous les sens. Dans tous les sens! Tout est possible puisqu'il me manque des informations fondamentales: ce que l'autre a en tête.

Ça peut virer en paranoïa, en schizophrénie et plein d'autres patentes, j'imagine, je vois le pattern, je vois le sentier que je pourrais prendre, je le raisonne et je passe mon chemin.

Alors pendant très longtemps, je n'avais aucune idée de ce qui se passait, mais je savais qu'il y avait quelque chose qui clochait. Je le voyais ben, dans les yeux des autres, que j'étais weird. Awkward, bizarre, étrange, extra-terrestre... Je le voyais ben, pis je voyais comment lorsqu'il y avait un groupe et que j'arrivais, surtout si on se connaissait pas, qu'ils communiquaient entre eux à propos de moi sans parler, sans... aucun signe apparent à part peut-être un très léger mouvement des yeux...

En tout cas, c'est ça, j'essaie beaucoup, de figurer ce que l'autre a en tête, pas comme d'autres plus au centre (j'imagine) de l'ASD qui essaient même pas (de toute évidence, j'en connais), mais j'y arrive pas.

Donc quand j'écris que y a pas moyen de savoir ce que l'autre a en tête, peut-être que je montre simplement un trait autistique, mon incapacité à... Va savoir, je sais pas. Je pense quand même que y a pas moyen de savoir ce que l'autre a en tête.

Toujours est-il que, si chez certains ASD que je connais et que j'observe, que j'analyse, ou dans le passé, il semble n'y avoir aucun effort pour savoir ce que l'autre a en tête, aucune motivation devrais-je plutôt dire, chez certains autres, c'est une analyse sommaire et vite conclue définitivement, et chez certains autres, comme dans mon cas, c'est une source de création infinie. Chaque possibilité offre une riche diversité de floraison possible et, comme je ne sais pas discriminer (autre trait autistique qui m'afflige), préférer ou favoriser un truc plutôt que l'autre (tout a intrinsèquement la même valeur pour moi), ça peut mener parfois à des scénarios plutôt farfelus et non-conformes aux attentes de... des autres humains, de la société. Des trucs irrecevables, parfois. J'en écris, je pense.

Depuis que j'ai compris mon autisme, que je le vois se déployer au fur et à mesure, et chez les autres ASD que je spotte tu-suite, mes interventions sociales sont généralement mieux mesurées, mais ça donne alors un délai malaisant. À deux ASD, on patine et je trouve ça cocasse de nous voir aller, de nous analyser au fur et à mesure de nos rares contacts en personne, ma coloc et moi. On dit ce qu'on peut, ce qu'on peut trouver à dire, des fois c'est un peu nono; mais en plus, y a une espèce de gêne entre elle et moi, alors avec le délai en plus... Et moi, ça me reste en tête longtemps, comme une photo pinnée sur le mur, je sais pas elle, je pense que non. Je sais pas, on peut pas en discuter.

Je suis comme dans un scaphandre que je contrôle mal, mon corps, mon verbal, mon social, et depuis que je sais la nature de mon scaphandre, c'est à peine mieux, je constate ce qui se passe... au mieux, j'évite des situations que je raisonne vont mal se dérouler.

C'est impossible pour moi d'être fluide dans le social, faut je me fasse à l'idée. En plus maintenant, je suis vieille. En plus maintenant, je suis transsexuelle.

Donc je me concentre sur ma tête, je me concentre sur un des rares codes sociaux des humains que j'ai réussi à saisir: la langue. L'écriture.

L'invention. Le nouveau. L'inédit.

Moi... j'arrive pas à imiter socialement. Mais je peux ré-inventer le monde et le décrire. L'écrire.

Je vais me concentrer là-dessus. Tout ça, ce que je viens d'écrire ici ce soir, c'est pour dire autrement ce qu'il y a dans ce roman, Le Sentier des monstres, dont je vais de ce pas compléter la révision finale.

Dominique Rock

lundi 26 octobre 2020

Prédispositions

Il faut que j'écrive, je ne me sens bien que quand j'écris. Les relations humaines, c'est vraiment désespérant. Pourtant si j'écris, c'est pour que l'autre me lise. Mais j'écris ici sur ce blog totalement inconnu, alors c'est comme crier dans la forêt. Dans le désert. Si j'écris, c'est forcément que j'entretiens un certain espoir de communication avec un autre être humain.

Vers la fin de sa contribution à Pink Floyd, Syd Barrett ne se donnait plus la peine de lever le bras gauche pour faire les accords. Il "strummait", c'est tout. Je comprends très bien son manque de motivation. C'est autiste, de toute évidence. C'est un manque de motivation à exprimer... à quoi bon, t'sais.

À quoi bon?

Si je cherche à communiquer, c'est que mon cerveau est pré-programmé pour ça. C'est pour aucune autre raison: c'est génétique. C'est dans le code, dans l'ADN humain: socialiser.

On peut dire que ça définit l'humain, et si on me refuse la communication, si on me rejette, qu'on me refuse l'accès au groupe, qu'on n'entend pas ce que je dis, ce que je suis (l'humain dit toujours ce qu'il est, c'est tout ce qu'il dit), alors je... ne suis pas humaine.

Si on ne me reconnaît pas comme telle, je ne suis pas humaine; si on ne m'entend pas, si on refuse de prendre connaissance de ce que je suis, on me refuse l'accès à l'humanité.

Then, je suis un monstre.

Hier, j'ai ouvert le fichier de mon roman. Ça faisait exactement quatre mois que je ne l'avais pas ouvert, un texte dont je considérais alors la deuxième révision majeure pratiquement terminée.

À la deuxième page, je m'apprêtais à faire un changement important, constatais une lacune... Soudain, je me suis arrêtée. À quoi bon? Ha! Ha! Non, c'est pas ça que je me suis dit. Je me suis dit que j'étais ailleurs et que j'allais devoir probablement tout changer le texte vu mon nouveau point de vue... sur la vie, disons. J'ai vécu pas mal depuis six mois que la pandémie dure, y a pas mal de choses qui se sont passées, notamment du côté des relations humaines... du passé qui continue de percoler...

Je sais pas trop comment aborder ça, comme une réviseuse ou...

Évidemment, il faut que j'écrive aut'chose, si je suis rendue là, mais il me faut terminer celui-là d'abord, c'est complet. C'était complet. Mais j'ai réalisé que ce ne sera jamais qu'un premier roman, quel que soit mon âge.

D'ailleurs, l'âge... c'était déjà un thème essentiel du Sentier des monstres, c'est... essentiel. La jeunesse. C'est ça la drive du monde, de l'humanité.

Mais enfin, pourquoi veux-je dire? À quoi bon? Personne n'écoute, tout le monde s'en fout, de ce que j'ai à dire; je n'ai justement plus vingt ans, et l'usure du temps érode l'illusion que quelqu'un écoute.

Parce que c'est pré-codé dans la partie de moi qui est Homo Sapiens, voilà pourquoi. L'autre partie de moi n'est pas de cette espèce pour qui communiquer avec ses semblables est essentiel à sa survie et regarde avec circonspection la partie principale qui se perd dans une danse sans but apparent devant des mondes qui germent à tout moment sous la chaleur des flammes des émotions émises par ces mondes inventés mêmes. L'autre partie de ma chimère de vie n'est pas totalement humaine.

Bon... c'est exactement de ça que traite Le Sentier des monstres, en fait. J'y retourne et je vais le finir. C'est un premier roman. J'aurai encore aut'chose à dire après.

Même si ça ne sert à rien. Allô?

??

Dominique Rock

vendredi 25 septembre 2020

I would...

I would really like to speak to you
You're so fascinating, you're so merveilleuse
But life goes on with the road and that Country song
Neil Young and some lady singing
Then a curve and not so much to be seen
You kind of missed it as you lacked
experience the groove
What does it matter
If we are in different cases
Since I just love you
but then again, yeah I know...
like... you don't
knew it but I guess hope
Didn't want to...
See the road, watch what you're doing
With that wheel

Dominique Rock

lundi 17 août 2020

New ways

 I will be writing again here on this Blog shortly. I'm actually hangover now so I will start tomorrow. Probably in English, mais je n'en suis pas certaine encore. On verra then. Ouains c'est ça... genre un mix.

En fait j'écrivais, tout ce temps, même si mes doigts ne touchaient pas le clavier. The typing part actually takes place at the very end of the writing process.

It had been almost five years since the last time I got drunk four days in a row. Last Saturday, on the third day, I remember thinking, a few hours after I woke up: I can't wait to eat so I can get drunk again. I guess that's a dangerous path, especially since the hangover is mostly what I was seeking, and appreciated yesterday, today... It had been a long time.

Obviously I needed it, I reason anyways...