dimanche 23 décembre 2018

famille, tradition et amour

La famille, c'est la société. C'est là-dessus que nos sociétés se sont façonnées, en élargissant le modèle, c'est l'essence de notre vie en groupe, à nous, les humains. L'essence, c'est ce qu'on trouve lorsqu'on raffine, quand on se débarrasse de tout le superflus, le coeur, le noyau, quoi. L'origine.

Et ce qui est à la source de la famille, c'est un réflexe naturel de tout organisme vivant: la survie et le progrès de l'espèce. Chaque cellule, chaque organisme vivant sur cette Terre, et probablement ailleurs aussi, suit ce principe: non seulement survivre, mais se reproduire et prendre de l'ampleur et progresser.

Si on observe nos arrières-petits-cousins, les grands singes, gorilles, chimpanzés et bonobos (je connais moins les orang-outans), on peut voir que leurs sociétés se sont développées différemment l'une de l'autre, et de la notre... les structures sociales.

La structure sociale, j'en conclus, se développe et se modifie pour correspondre à nos besoins, et en étudiant rapidement les pré-humains, on constate que notre espèce a beaucoup changé à une certaine époque, de toute évidence parce que ses besoins, son environnement, changeait.

Ces groupes de chasseurs-cueilleurs dont on ne sait pas exactement le détail de la structure sociale qui sont nos ancêtres ont dû se modifier pour survivre puisque leur environnement avait tellement changé qu'ils devenaient très vulnérables, et la survie de l'espèce était menacée. La nature a réagi.

Dans un autre article sur Mue à l'envers, je mentionne que la solution de la nature à cette nouvelle menace grave à la pérennité de l'espèce a été double, une à court terme, l'autre à long terme: d'abord un influx massif de testostérone chez le mâle humain, changeant sa morphologie et sa dynamique, solution très rapide, et, parallèlement, l'augmentation considérable de la taille de notre cerveau, solution à très long terme.

Mais j'oubliais qu'en fait, elle est triple, la solution, mais c'est parce que la famille n'est pas une solution comme telle, c'est plutôt ce qui découle de la 2e solution,  un corollaire de l'augmentation de la taille de notre cerveau. Les femelles humaines ne pouvaient plus, comme c'est le cas chez les grands singes, se charger seules de la progéniture, puisque le développement de ce cerveau se fait beaucoup après la naissance aussi, ce qui implique que le rejeton est extrêmement vulnérable pendant plusieurs années (au moins 2), et donc un système devait compenser pour... assurer la survie de l'espèce. C'est toujours ça anyway, toute notre vie d'humain tourne autour de ça. Toute la vie en fait.

Ainsi les femelles ont créé la famille, en se servant du sexe, des relations sexuelles, de la séduction et de la solidarité entre femelles pour inciter les mâles à rester auprès d'elles, chaque mâle aidant une femelle, généralement celui qui l'a fécondée.

La solidarité des femelles entre elles est essentielle au succès d'une telle opération. D'ailleurs, cette solidarité antique des femelles est très loin d'être symbolique, c'est très, très concret: les femelles humaines peuvent synchroniser leurs règles... en fait, ça se passe automatiquement dès que des femelles humaines vivent ensemble. Les femelles bonobos procèdent de la même manière pour contrôler les mâles, synchronisent leurs règles. Ainsi il n'y a pas constamment une ou plusieurs femelles avec le cul rouge montrant qu'elle va être fertile incessamment: elles le sont toutes en même temps. Les femelles bonobos se peignent aussi parfois le cul avec du rouge pour tromper les mâles sur sa fertilité et les contrôler.

Donc, c'est ça, là, la nature s'ajuste au fur et à mesure des changements dans l'environnement afin d'assurer la survie et l'épanouissement de l'espèce. Notre structure sociale n'était autrefois pas semblable du tout à celle que l'on connaît aujourd'hui: le couple n'existait pas, les femelles s'arrangeaient avec leur rejeton, et les mâles fertilisant n'importe quelle femelle du groupe ou d'un autre. Ça, c'était notre ancienne structure sociale. (c'était certainement plus complexe que ça, mais... disons que je reviendrai sur le détail)

Mais devant des changements importants dans notre environnement, la nature devait réagir. Elle aurait peut-être pu réagir autrement, par exemple les femelles qui s'entraident pour nourrir et élever leurs rejetons, et les mâles qui... les attaquent, sûrement, pour les baiser, les violer. Donc ce système aurait exigé que les femelles, en plus, se défendent contre les mâles. C'était pas top, comme système, fallait impliquer les mâles directement.

Quoi qu'il en soit, la nature s'est servi d'un élément qui était facile à développer, et qui s'est développé aussi chez les bonobos mais probablement pour des raisons un peu différentes: la synchronisation des règles des femelles, ce qui leur confère... le pouvoir. Oui, le pouvoir.

La famille est une création des femelles solidaires et en plein contrôle de la situation (du sexe, de la reproduction, puisqu'elle sont très solidaires) pour assurer la survie de l'espèce.

Le fait que le père, le mâle, est devenu le grand chef de cette famille est un phénomène très, très récent. Les femelles ont pendant de très longs millénaires été en plein contrôle de la situation sociale chez les humains, comme elles le sont chez les bonobos (pour une autre raison car la survie des bonobos n'a jamais été menacée sauf maintenant à cause des guerres des humains en RDC).


Pour une raison quelconque qui m'échappe pour le moment, les femelles humaines, à une certaine époque, ont "prêté" ce pouvoir aux mâles, un peu comme, chez les Mohawks traditionalistes, c'est véritablement les femmes qui sont au pouvoir, et le chef peut être destitué à tout moment par un conseil des femmes. Chez les Mohawks, c'est très clair et normal, et accepté: les femmes donnent la permission au chef d'occuper ce poste. Sous condition. Le pouvoir est entre leurs mains concrètement, mais pas directement puisqu'elles le confient à un mâle.

La tradition, c'est le strict respect des manières de faire qui assurent notre survie, disons la tradition familiale car il y a aussi d'autres traditions, de chasse, de pêche... mais la tradition familiale, donc, c'est la femelle qui l'invente, ça va avec le reste. Tout ça, tout le social, se construit via la femelle au fil du temps pour toujours la même raison de survie de l'espèce, donc pour s'assurer un mâle fidèle: célébrations du couple, de la famille, afin d'en augmenter l'importance et les préserver. Rappelons que la solidarité féminine qui s'est développée à cette époque est à la base de tout cela; chaque femelle pouvait compter sur les autres pour répandre et conserver le modèle, et conserver "son" mâle.

Le couple, la famille, c'était la solution de la nature pour que l'humain survive et prospère, et c'est par la femelle que ça passait. Ça a peu à peu été érigé en symboles très, très forts, presque incontournables, puis en tradition dont l'origine se perd et devient une vérité comme si elle avait toujours été.

L'amour, maintenant. Qu'est-ce que c'est que ce truc? Quoi, pensez-vous que, chez les autres espèces, l'acte de reproduction sexuel a quelque lien avec l'amour? Euh... non. Pantoute. Le concept d'amour, que ce soit l'amour familial ou l'amour passionnel, charnel entre deux humains adultes, c'est aussi une invention de l'humain... de la femelle humaine. Parce que l'amour et la testostérone, ça va pas tellement ensemble. Vraiment pas. Au contraire. 

Baignés excessivement de testostérone, les mâles humains cherchent à être premiers, à gagner, à combattre, et le seul moment où ce besoin d'être premier se tempère, c'est lorsque deux mâles ou plus se liguent pour parvenir à leur but, leur besoin: gagner. Alors leur besoin de combattre se transforme en ce qu'on appelle aujourd'hui "bromance", une camaraderie, une puissante alliance qu'ils célèbrent et confirment à tout moment par certains attouchements nécessaires pour confirmer l'alliance, qui peut basculer à tout moment, puisque chaque individu mâle vise à être premier.

Donc, la bromance, c'est pas de l'amour, c'est une alliance occasionnelle et souvent temporaire entre deux mâles (ou plus) qui visent chacun à être premier.

Pour ce qui est du couple, je n'ai pas besoin de faire de grandes démonstrations: les mâles humains en grande majorité doivent constamment combattre leurs envies d'aller voir ailleurs. Certains le masquent mieux que d'autres, mais tous les mâles humains qui ont de la testostérone en assez grande quantité visent à transmettre leur semence au plus grand nombre possible de femelles... et même plus. Ce comportement des mâles humains est une réaction à une seule substance: la testostérone, et celle-ci était nécessaire en grande quantité pour que les mâles puissent combattre de grands fauves et toutes sortes d'immenses (et nouvelles puisqu'on n'était plus dans la jungle) menaces sur l'espèce.

Donc, le concept de l'amour a été développé par les femelles, d'une part pour ériger son autre invention, la famille, en symbole important (et donc à préserver), et d'autre part pour s'assurer, via le sex-apeal, la séduction, l'érotisme (et aussi notamment le développement de seins proéminents en dehors des périodes de lactation, phénomène unique chez les mammifères), que le mâle qu'elle désigne comme père (ya juste elle qui le sait vraiment, ça, ce détail) revienne la voir avec de la nourriture, de la viande (car elle se charge de l'essentiel au jour le jour: petits poissons, baies, céréales), et pour assurer sa protection contre les menaces extérieures, de même que contre les autres mâles humains qui cherchent constamment à déroger au code, code qui, je le rappelle, assure la survie. Ils cherchent à y déroger mais les femelles détiennent le pouvoir, et donc ils s'y conforment.

C'est la femelle humaine qui fait cela, assurer la survie de l'espèce, en résistant aux tendances anti-sociales qu'apporte un excès de testostérone chez le mâle, qui était temporairement nécessaire à une époque.

L'amour est en fait donc une prise de possession. On s'assure par des moyens symboliques, imagés, non-tangibles, du concours de l'autre.

Car après tout, si la femelle meurt, ou si elle part, le mâle peut facilement recommencer avec une autre femelle, c'est pas tant une menace pour lui, le départ éventuel de sa conjointe. Alors que pour la femelle, c'est dramatique, puisqu'elle a un déjà un rejeton ou deux, et que, non seulement la vie devient presque impossible sans mâle pour l'aider, mais aussi, puisque ça fait partie intégrante et essentielle du système qu'elle a elle-même érigé, elle ne peut se trouver un nouveau mâle, ou difficilement, puisque celui-ci doit trouver un incitatif: se prolonger dans le temps via sa propre progéniture. Dans d'autres espèces, chez les chimpanzés, la femelle perd aussi sa progéniture si elle perd son mâle, puisque le suivant les éliminera afin de ne conserver que sa progéniture à lui. Chez l'humain, le comportement s'est adapté autrement, et c'est encore une fois la femelle qui réussit à convaincre un nouveau mâle, en le compensant autrement, et ses outils sont: sexe, séduction...

L'amour, c'est une tactique de la nature pour assurer notre survie en masquant ce qu'elle est vraiment: une prise de possession, sous des habits symboliques inventés... par les femelles. C'est de la frime, c'est un mensonge, une représentation exagérée... du théâtre. Par les femelles, car pour ce qui est de la testostérone et l'amour, comme je disais plus haut, c'est incompatible. On n'aime que pour se préserver et posséder l'autre, et le patriarcat qui s'est installé depuis peu chez les humains, conférant plus de pouvoirs aux mâles, fait que ceux-ci n'ont pas beaucoup besoin de ce stratagème, seulement pour se "conformer" au système, pour empêcher d'autres mâles de prendre "sa" femelle ou pour éviter que celle-ci choisisse de partir avec un autre mâle, ou une femelle.

Le mâle joue donc le jeu social, l'amour, mais ce n'est pas sincère, c'est un jeu, un mensonge, et ce l'est aussi pour la femelle mais c'est elle qui a le pouvoir. L'amour, c'est un concept abstrait développé pour masquer ses véritables intentions de possession, que celles-ci soient essentielles et concrètes comme c'est le cas pour la femelle, ou, dans le cas du mâle, imposées par un système qui assure la survie. Je répète: intentions de possession de la part de la femelle, qui s'assure ainsi le concours d'un mâle pour l'aider avec sa progéniture. Pour le mâle, l'amour n'est qu'un comportement qu'il emprunte en surface seulement afin de se conformer au pouvoir imposé par la solidarité féminine. 

Le seul amour véritable possible entre deux humains est entre deux femelles puisqu'il s'agit ici d'entraide pure, sans prise de possession, deux femelles avec chacune deux petits par exemple, qui ne peuvent se trouver de mâle (peut-être parce qu'ils sont tous morts vu leur bravoure et aveuglement que leur procure la testostérone en trop grande quantité). Et je ne parle pas de relations sexuelles du tout, puisque ce n'est pas nécessaire entre deux femelles pour s'assurer le concours de l'autre: les deux ont les mêmes besoins.

Le sexe, c'est la testostérone, ça se limite à ça, soit directement (le mâle et son envie perpétuelle d'éjaculer), soit pour en tempérer les effets négatifs (la femelle, la séduction, la fidélité, la famille).

En cette veille de Noël et des réunions familiales, on peut se rappeler d'où on vient et pourquoi ces réunions sont importantes pour les humains, et pourquoi c'est souvent à l'initiative des femmes qu'elles se produisent avec toute leur ampleur. La tradition familiale, la célébration de la famille et son élévation en quelque chose de sacré afin de la préserver, c'est en fait un comportement qui était nécessaire à la survie.

Pour ce qui est du couple, c'est tous les jours qu'on peut voir notre préhistoire à l'oeuvre, pourquoi il existe, pourquoi il vit des temps troubles (les femmes ont maintenant des moyens de faire sans le mâle, c'était pas le cas autrefois), pourquoi les femelles séduisent, pourquoi elles détestent les concurrentes possibles (à défaut de leur solidarité qu'elles ont perdues, j'y reviendrai pourquoi).

Pour ce qui est de l'amour par des mâles,amour de leur progéniture, surtout son fils, c'est pour eux un moyen de se prolonger dans le temps, de ne pas mourir complètement; pour ce qui est de leur conjointe... c'est une réaction à la séduction réussie de celle-ci: tant que le mâle est séduit, ses envies d'aller voir ailleurs sont moindre (mais pas nulles, ohhh non); leurs amis, c'est des alliés sur qui ils comptent pour gagner contre les menaces à cet ensemble de familles, c'est-à-dire la société, que le mâle s'est appropriée sans savoir qu'il réagissait simplement aux actions de la femelle.

Et l'amour entre deux hommes homosexuels mâles, je ne m'aventurerai pas aujourd'hui à l'expliquer, une autre fois peut-être, mais c'est certainement, à première vue, une prise de possession également.

Bon, ya des redites, faudrait que je nettoie ce texte, enfin, bon, c'est juste une entrée de blog.
Dominique Rock

mardi 18 décembre 2018

Oh!... censure? (une réflexion)

La censure, c'est un des fondements de l'humanité. Un de ses piliers, même; si on l'enlevait complètement, elle vacillerait sûrement, l'humanité, parce que c'est à l'origine de la société, du comportement en groupe, et ce comportement de groupe, c'est ce qui s'est avéré essentiel à la survie de l'espèce humaine, beaucoup plus que pour les petits-cousins qui vivaient encore dans la jungle.

À découvert, le comportement d'un seul membre du groupe peut s'avérer catastrophique pour l'ensemble du groupe sans refuge, sans jambes pour se sauver d'un prédateur, sans crocs, sans...

Tout nu, l'humain est tout nu dans la nature, sans défense, et sa seule chance de survie, à cette époque, et bien assez vite tous les membres du groupe le saisissent naturellement, c'est la solidarité. Le groupe, le clan, le regroupement, l'entraide, la solidarité, c'est ça qui a permis à cet être frêle et sans défense de survivre, alors même qu'il n'était pas encore tant aidé par un cerveau plus volumineux qui le caractérisera et l'aidera plus tard.

Il était de prime importance, vital, à une étape de notre évolution, que chaque membre du groupe ait un comportement irréprochable, si on peut dire, afin de ne pas faire foirer le plan, de ne pas se faire repérer, ne pas trahir l'emplacement de l'entrée de la caverne... garder le silence alors que la survie du groupe est en danger. Danger perpétuel.

Ainsi se sont développés, il y a je ne sais combien de millions d'années, ou combien de 100,000, je ne sais pas, les prémices de la société, société qui était l'unique chance de survie. Pour chaque individu, la survie et le comportement de l'autre est vital. Le groupe est tout, il n'y a pas vraiment d'individualité. Moi, et ma communauté, c'est pareil, pas de distinction entre les deux.

On peut peut-être voir une vague réminiscence ou vestige plutôt, de cet antique esprit de groupe qui prime sur l'individualité en le communautarisme qui prévalait essentiellement dans les sociétés inuits il y a encore 50 ou 60 ans, et encore aujourd'hui je crois, dans une moindre mesure. Lorsque le pêcheur solitaire prenait une prise, il était heureux non pas pour lui-même mais pour sa communauté. Chacun partageait ses prises avec tout le groupe, tout le village. La précarité de la pérennité du groupe vu les conditions climatiques extrêmes de leur région l'imposait aux Inuits. La solidarité, mais aussi un assez strict respect des traditions. Question de survie.

Cet esprit de groupe caractérisait les société pré-humaines, et c'est au nom de la survie du groupe que chaque membre surveillait l'autre, le rappelait à l'ordre: ne pas crier ici, ou maintenant... ne pas bouger, ne pas faire ci ou ça... chaque membre du groupe surveille l'autre, d'abord les aînés qui savent mieux que les autres, qui en influencent d'autres à rappeler les autres à l'ordre...

Voyez un peu ce que je veux dire? C'est pour ça, que, partout, dans la rue, dans nos familles, on critique l'autre. On fait ça, les humains yo! Tout le temps. As-tu vu l'autre... qui ne correspond pas... Ce comportement qu'on a, cette manie qu'on a de critiquer l'apparence, le comportement ou les propos des autres... eh ben c'est très antique, ça fait partie de l'essence même de l'humain. C'est pour ça qu'on le fait tous: c'est très profond dans nos gênes. Dans notre code.

Alors, la censure telle qu'on la définit aujourd'hui, c'est celle d'une autorité. "Elle passe par l'examen du détenteur d'un pouvoir", peut-on lire sur Wikipedia.

En ce sens, les oeuvres de Robert Lepage n'ont pas vraiment été censurées en 2018, même si SLAV a été annulé. L'autorité en question, les bailleurs de fonds, a simplement cédé à l'opinion publique et, ici, on est en face donc d'un comportement très ancien, et à la base même de la construction de ce que c'est, un humain. Un réflexe conditionné, genre.

Pour une raison valable ou non, les oeuvres de Lepage ont été jugées par SA société, comme socialement irrecevables, inacceptables. Par sa société à lui, à cet artiste-là. Pour une raison valable ou non, je ne fais ici que décortiquer, déconstruire les faits.

Car c'est, oui, l'artiste, qui attire le plus l'attention de l'oeil censurant de l'autre, du groupe. Il remet en question, l'artiste, il défie les règles.

Il faut ici marquer une pause et considérer l'apport plus que considérable de ce refus de se conformer de l'artiste sur l'évolution de l'espèce humaine.

L'artiste, qui est sûrement venu après que la censure sociétale (ou la morale) nécessaire à la survie ait été bien établie, mais il est venu bien assez tôt, l'artiste, avec des idées nouvelles, imagées, évocatrices, des images qui contreviennent à la norme, du nouveau... l'artiste, c'est ça qui a fait progresser l'être humain.

Si c'était pas de l'artiste, on serait encore en clans d'une centaine d'individus à cueillir des baies et à chasser des antilopes. On casserait encore des pierres à l'entrée de la caverne.

Donc j'explique... L'humain, lah, il s'est construit et continue de le faire sur le fragile équilibre entre la morale du groupe, la censure, et l'artiste avec son nouveau, sa représentation, ses liens et tout le nouveau que ça engendre à son tour. Oui, l'humain, c'est ça! Tout ce merveilleux génie (artistes, ingénieurs, chimistes, botanistes...). Mais c'est aussi notre code génétique qui rappelle à l'ordre: survie.

C'est le même genre de principes qui s'opposent, qui créent l'humain, que l'opposition d'une tendance à l'augmentation de la taille de son cerveau à une tendance génétique visant le rétrécissement du pelvis des femelles humaines. La logique voudrait que les femmes au plus large pelvis aient pris totalement le dessus, après tant de centaines de milliers d'années d'évolution, puisque la tête des bébés grossissait. Ce n'est pas le cas, et la science n'est pas certaine pourquoi cette tendance à garder les humaines avec un pelvis étroit. Peut-être pour la bipédie, mais ce n'est pas clairement démontré. Toujours est-il que c'est sur ce genre de contradiction que se construit l'humanité. Ce genre d'oppositions sans lesquelles l'humain stagne.

S'il n'y avait que des artistes et plus de censure du tout, je ne sais si la survie de l'espèce serait assurée. Peut-être, mais je ne sais pas. Mon code génétique non plus.

Lorsque la censure prend trop de place, on sait ce que ça donne: l'humain fait du sur-place, ou régresse, même. Et ça génère des artistes qui viennent contre-balancer.

Tout s'équilibre. Lorsqu'on étudie l'histoire, on voit bien que, pour une région donnée, la population croît, suivant certains apports technologiques, sociétaux ou autre qui la favorise, puis à un moment donné... la région donnée en question, elle atteint sa limite de croissance: les ressources ne suffisent plus. Alors quoi? Alors la crise. Famines, épidémies, guerres, exils...

Dans cette région. Et toute l'histoire de l'humanité est ainsi: croissance, crise, croissance, crise... Dans chaque région. L'amélioration des transports change un peu la donne, mais pas tant.

Et il en va de même pour ce qui est acceptable ou pas, et chaque région a plus ou moins d'artistes, plus ou moins de morale.

Pour des raisons clairement historiques, le Québec est une société qui produit beaucoup de morale, et beaucoup d'artistes aussi. Ce sont deux forces qui s'opposent fortement ici, s'alimentant l'une l'autre...

Comme c'est ainsi que l'humanité a progressé, je me dis que le Québec est bien équipé pour avancer dans l'avenir... et en fait ben... c'est pour ça que le Québec est plus avancé. 

Dorénavant, dans notre société, au Québec, il faudra probablement à l'artiste tenir compte du changement de l'acceptabilité dans la représentation de certains sujets.

Je suis une artiste, j'écris, j'invente, je représente. Moi-même. Mais je suis aussi citoyenne, je fais partie d'un groupe, d'une région. D'une époque. Et pour ces deux raisons, l'affaire de la censure des oeuvres de Lepage m'interpelle beaucoup, car je suis très loin d'être insensibles aux critiques... à la "censure".

J'ai travaillé avec des communautés autochtones, j'ai résidé avec eux, chez eux, je les ai transportés dans mon taxi alors que personne d'autre ne voulait les embarquer... Je connais les enjeux, je les ai étudiés, analysés. J'ai même rédigé un plan de comm. pour une communauté, 60 pages...

Et il n'y a pas de doute que ça cause problème qu'on représente leur histoire sans les consulter ni les impliquer d'aucune manière alors qu'ils sont drette là. C'est un manque de respect total, et ça, c'est selon mon opinion de citoyenne informée sur la question abordée (l'histoire des autochtones). Parce que je suis, en tant que citoyenne et membre de ce groupe, de cette région (le Québec, et l'époque), informée de, et sensible  à cette question.

Mais je suis également artiste et, moi-même, dans mon roman Cool soleil présentement en réécriture, je fais la même chose: je raconte l'histoire d'une autre nation. Et j'ai pas envie de modifier mon texte, du moins pour le moment, puisque je pense bien avoir visé juste, c'est pas pour rien que j'ai écrit ça. J'avais conscience en l'écrivant que c'est touchy. Mais pas tant touchy puisqu'il n'y a que 160,000 Sainte-Luciens et qu'ils lisent pas le français pour la plupart, mais quand même... J'ai fait le plus de recherches possibles.

J'ai pas envie de changer mon texte mais je le ferais si j'avais des informations sur la culture que je présente, Sainte-Lucie, qui m'indiquent que je me trompe.

Parce que mon oeuvre doit être vraisemblable. Sinon, je verse dans le fantastique. Remarque, il y a certains éléments le frôlant dans mon texte, le fantastique, mais c'est essentiellement réaliste. Vraisemblable. Et si une Sainte-Lucienne m'apprenait que je me trompe carrément, je me sentirais mal, et mon texte m'apparaîtrait comme ridicule. Je le jetterais ou le modifierais alors.

Parce que je vise le vraisemblable.

L'artiste baigne dans sa culture, dans sa région, dans sa zone d'acceptabilité sociale ou de censure ou de morale. À lui de choisir dans quelle mesure il veut la défier, l'acceptabilité sociale, et à la société de décider dans quelle mesure elle veut laisser l'artiste s'exprimer.

Et n'oublions pas que, dans le cas des deux oeuvres en question de Robert Lepage, il s'agit d'interprétation de l'histoire. Chaque époque fait cela, interpréter l'histoire, et notre vision de celle-ci progresse aussi, change à tout le moins. Ce sont deux forces qui s'opposent et chacune se façonne l'une sur l'autre: ici c'est plutôt l'artiste qui utilise une ancienne méthode, ou perçue comme ancienne, et la volonté publique qui exige qu'on tienne compte de certains enjeux nouvellement admis ou constatés. C'est une question d'intégration, de reconnaissance nouvelle. Les Premières nations veulent que l'artiste les engagent directement dans le processus de création, c'est une volonté nouvellement exprimée et reconnue, appuyée par la société, en 2018. Ce n'était pas le cas à une autre époque. Ce n'est pas le cas ailleurs. On est ici en 2018, et pas à Paris où Kanata n'a choqué ni étonné personne. Pour eux, c'est une oeuvre. Mais si une troupe Atikamekw présentait l'histoire des Gaulois à Paris, les Français réagiraient. C'est une question de contexte. De société. La nôtre change plus rapidement, justement grâce à l'opposition des forces en question, et ce, depuis près de 60 ans.

Par ailleurs, j'aimerais souligner qu'il s'agit de Robert Lepage, et non d'un manuscrit obscur, ni même d'un roman, fusse-t-il à grand tirage, il s'agit de Lepage et de représentations publiques... L'artiste ne peut pas ne pas tenir compte du tout de sa société et de l'impact que son oeuvre peut avoir sur celle-ci compte tenu de sa renommée.

Et certainement que l'acceptabilité sociale est plus ou moins grande, ou plus ou moins agissante, selon le médium: cinéma, théâtre, littérature, art graphique... La particularité des spectacles sur scène, c'est qu'ils ont une durée et qu'on peut empêcher leur production. Pour ce qui est du film, le public y va ou pas, mais l'oeuvre continue d'exister, pour le roman... c'est les éditeurs qui appliquent l'acceptabilité sociale via les préférences des acheteuses (puisque ce sont essentiellement des femmes qui achètent des livres au Québec). Je vais choisir de la défier le plus possible. Finalement. Au risque du refus. Parce que c'est ce que j'ai à dire. Mais ma défiance n'a rien à voir avec l'aspect que je mentionnais plus tôt d'appropriation culturelle, portion que je serais sans nul doute prête à modifier suivant de nouvelles informations le cas échéant. À suivre (en ce sens que tout progresse, tout se modifie).
Dominique Rock

dimanche 16 décembre 2018

Fuck le monde d'hommes, on a un cerveau

J'ai des opinions tranchées. Moi aussi. J'ai toujours été assez radicale, même quand je savais rien quand j'étais jeune. Comme je fonctionne pas trop aux émotions, je raisonne, j'analyse, je pose des questions, et je me fais vite une idée, je me branche dans un camp et j'y vais jusqu'au bout.

Ça, c'est quand je décide de m'intéresser à un truc. Souvent, une question de société ne m'intéresse pas tellement, ou encore je ne suis pas encore arrivée au bout de mon raisonnement, et donc je n'ai pas vraiment d'opinion sur la question. Mais pour les questions que j'ai réglées dans ma tête, c'est très difficile pour moi de rester coite lorsque la question est malmenée sur la place publique ou que je sens que la société, ou les autres sociétés, prennent un chemin qui mène dans le ditch.

Mme Denise Bombardier est une femme très intelligente et qui a beaucoup lu, certainement plus que moi. Elle aussi, de toute évidence, elle a des opinions tranchées et va jusqu'au bout quand elle les exprime. Pour cette raison, donc parce que je trouve qu'on a certaines similarités, elle et moi, sur l'aspect de la radicalité des idées et de leur expression claire, je la respecte, et il arrive même qu'on a la même opinion.

Mais en l'occurrence, dans le cadre des suites du rejet par le DPCP de 13 des 14 accusations d'agressions sexuelles déposées par un groupe de femmes auquel on réfère comme étant "Les Courageuses" contre, c'est quoi son nom, donc encore, ah oui, Rozon, et, plus largement, dans la suite du mouvement #metoo, ou plutôt ici au Québec, #moiaussi, Mme Bombardier publiait l'autre jour un texte (lien) ramassant tout ça, tout le mouvement, comme genre une grand-mère, et l'emballant dans un beau: Je te l'avais ben dit, fille, c'est un monde d'hommes. Couvre-toi pis sors pas le soir.

Et là-dessus, sur le constat, on est d'accord. Faut quand même pas se leurrer, si on ouvre les yeux un peu, même ici au Québec qu'on est plus avancés qu'ailleurs, c'est un monde d'hommes. On a beaucoup progressé, vraiment beaucoup, au Québec, mais c'est encore le patriarcat et le pouvoir des couilles qui mènent. C'est un constat qu'on peut faire. Qu'elle fait, et que je fais.

Là où on diverge totalement à la fourche, c'est dans la suite, la solution à ce constat négatif et déplorable. Denise Bombardier fait ce constat et l'accepte. Elle l'accepte puisque, tout en reconnaissant que c'est déplorable (et donc idéalement à modifier), sa solution est qu'il n'y a rien à faire et que, pour naviguer dans ce monde d'hommes, les femmes doivent apprendre à se méfier, à s'armer et à se défendre, et surtout à ne pas s'offrir en pâture en s'habillant sexy.

Crisse, la suite logique de cette pensée, c'est le voile couvrant et niant la sexualité de la femme. Si elle était musulmane, sûrement que Denise Bombardier suggérerait le port du voile. C'est sa logique. Ça mène dans le ditch.

C'est un monde d'hommes, la situation a très peu changé depuis des millénaires, c'est un fait, mais c'est inacceptable et ça doit changer. Voilà.

Il y a un problème, Denise Bombardier et moi sommes d'accord sur ce problème: c'est un monde d'hommes. Mais s'il y a un problème, faut le régler saint-sacrament, on a un cerveau.

C'est les hommes, le problème. Donc c'est là qu'il faut travailler: les hommes doivent changer.

La nature humaine, voilà ce qu'invoque Mme Bombardier pour rappeler à l'ordre toutes les femmes. Les hommes ne changeront pas, ou dans si longtemps que... on l'accepte et on fait avec.

Non!!!

Crisse de tabarnak, c'est pas la nature humaine, c'est la testostérone, ya des hommes qui en ont trop! C'est simple. C'est scientifique et démontrable, c'est ça qui est ça, et j'en sais quelque chose.

J'en sais quelque chose puisque je peux extraire de mon expérience personnelle des faits, des constats qui me démontrent clairement les effets de cette substance sur un cerveau. Je suis transsexuelle, je n'ai pour ainsi dire plus de testostérone, et j'ai très clairement senti rapidement les effets du retrait de cette substance sur mon cerveau, mes idées... mes manières d'être en société... ma manière de penser!! C'est incroyable à quel point la société refuse de voir à quel point nos traits de caractères sont directement reliés à trois hormones puissantes: la testostérone, l'estrogène et la progestérone.

Le patriarcat n'est pas la nature humaine, ni le sont la domination des hommes et leurs abus, car celle-ci, la nature humaine, comme la nature de tous les animaux, s'adapte peu à peu au fil du temps à son environnement, et la féminisation du monde animal est un fait très bien documenté depuis des décennies: tout se féminise, les rivières, les poissons, les mammifères... Ce n'est qu'une question de temps. Les estrogènes sont partout.

Il fut un temps pour les humains où il fallait combattre contre des dents-de-sabre, des tigres de genre 8 pieds de haut, et des mammouths et plein de très gros animaux. À cette époque, c'est l'augmentation progressive de la taille de notre cerveau qui a surtout assuré notre survie à long terme, mais aussi, et ça, c'était pas mal plus facile pour la nature à injecter rapidement, un apport considérablement augmenté de testostérone chez les mâles humains, leur conférant plus de musculature, de taille, de poils, et, surtout, mais alors là, surtout, une détermination implacable à être premier. Partout, tout le temps. Gagner. Être premier parmi les autres humains mâles autour puisque, vu le dimorphisme sexuel découlant de l'apport accru de testostérone, la femme n'était pas une menace. Mais tous les autres mâles le deviennent. De là la guerre. Et les abus de pouvoir, et sexuels. C'est très clairement la testostérone qui fait ça. Tout simplement. C'est pas un grand truc philosophique ni spirituel, c'est fucking biochimique, les effets d'UNE substance sur le cerveau. Le dimorphisme sexuel entre les femmes et les hommes est trop grand, et la volonté d'être premier des mâles n'est plus nécessaire puisque notre cerveau est maintenant assez développé pour prendre le relais: on peut fabriquer des machines.

Donc, la stratégie de la nature pour nous adapter, au sol et pas dans les arbres, aux menaces d'extinction, ça a été en deux temps: d'abord apport accru de testo chez les mâles, avec des effets très rapides en quelques générations, et une augmentation progressive du cerveau de l'espèce en général, solution à plus long terme.

Nous y voici, en 2018, nous sommes au "plus long terme". C'est le terme. Notre cerveau, tant aux femmes qu'aux hommes, a grossi assez qu'on peut faire autrement, maintenant, la testostérone n'est plus tant nécessaire, et la nature est à l'oeuvre pour la diminuer, et tout re-féminiser comme je disais, c'est démontré scientifiquement, elle est à l'oeuvre pour revenir à ce qu'étaient les humains avant cet apport de testostérone nécessaire à sa survie.

Notre cerveau permet de modifier notre nature plus rapidement que la nature elle-même. Tout comme il était logique de manger de la viande il y a 50,000 ans, et que c'est ainsi que l'humanité a pu se construire, il est logique aujourd'hui de ne plus en manger. Faut avancer, t'sais.

On peut calculer, grâce à notre cerveau, qu'on pourrait nourrir tous les humains si on était tous végétariens. Voilà. Notre cerveau assure notre survie.

On peut constater, grâce à notre cerveau, que nos sociétés ont un sérieux problème, un vestige du passé qui n'est pas nécessaire pour notre avenir... Faut juste accélérer le processus naturel qui est bien entamé et re-féminiser la société... et les individus aussi. Les individus, surtout, et ça presse.

On peut progresser, la nature nous a doté du plus superbe outil pour effectuer TOUS les changements nécessaires à notre survie, à notre progression comme espèce. C'est très simple, vérifier le taux de testostérone et la réduire aussi, le cas échéant. Trèèèèès simple et sans grandes conséquences autres que les effets bénéfiques dont une société peut profiter d'une telle action: la paix, le respect, la solidarité... la prospérité.

Bon, j'avais averti au départ que je suis radicale. Je sais bien que ça passe pas, des idées capotées comme les miennes, que je mes propos ne peuvent qu'attiser la haine des mâles. Je le sais. Je vis dangereusement. J'appelle un chat un chat, qu'est-ce tu veux, j'suis comme ça.
Dominique Rock

samedi 15 décembre 2018

Biscuits à l'avoine sans gluten

J'ai vu un truc passer sur Twitter ou Facebook, pis j'ai eu une furieuse envie de biscuits à l'avoine. Par ailleurs, depuis que je suis passée au sans gluten, et aussi parce que je suis pas très riche et quand même limitée côté bouffe vu certains choix que j'ai fait et que je fais, je sais pus quoi manger comme 2e repas de ma journée, et je me retrouve à bouffer un petit déjeuner, puis un énorme repas alors que je crève de faim en fin de journée.

J'essaie par ailleurs de tout manger en 8 ou 10 heures, donc 14-16 heures de jeune, ce qui me semble logique.

Depuis que je suis sans gluten, puis low fodmap, je vais beaucoup mieux, c'est un renouveau physique, carrément, pus mal au ventre, et de moins en moins mal aux jointures, bien que ce dernier élément peut aussi être dû, peut-être, à un médicament que je réduis dans le cadre de mon hormonothérapie, enfin, je verrai, j'essaie d'identifier pourquoi ci et ça dans mon corps, je commence à comprendre.

Toujours est-il que j'avais des ingrédients limités, pas de sucre brun, pas de beurre... J'ai fouillé un peu sur Internet, puis j'ai concocté cette recette de biscuits à l'avoine sans gluten qui s'avère très bonne au final, du moins au premier essai, encore tièdes, on verra demain s'ils se conservent bien.

J'aime garder mes recettes le plus simple possible.

Donc, dans un grand cul de poule, on met d'abord les oeufs, le sucre, l'huile, on brasse ça un peu à la cuillère de bois, on ajoute le reste et on incorpore avec le même instrument. Au final, c'est très épais. Ajouter 1 ou 2 cuil à thé d'eau si trop épais.

2 oeufs
3/4 tasse de sucre granulé blanc
3 c. à Table d'huile végétale (canola genre)
1 1/4 tasse d'avoine rapide 
3/4 tasse de farine sans gluten (aujourd’hui la Irrestistibles)
1/8 c. thé de sel
1 1/2 c. thé de poudre à pâte

Donne de 10 à 12 biscuits, détailler avec deux cuillères sur une plaque très légèrement huilée, ou peut-être sur un papier parchemin, mais j'en n'ai pus.

Cuire 11-12 minutes à 325 F

comme d'autres biscuits à l'avoine, ils sont très tendres encore chauds, en sortant du four, alors faut soit les laisser refroidir sur la plaque avant de les décoller, soit y aller trèèès doucement avec la spatule, pour qu'ils restent en un seul morceau.

en tout cas, je l'ai faite une fois, je vais faire un suivi sur cette recette, possibles petits ajustements à venir, mais je me suis régalée just now Mmmmm
Ciaò
Dominique Rock


samedi 8 décembre 2018

Tamiser les mots

Je me suis remise à la réécriture de mon premier roman après une bonne période, je sais pus combien de temps, à pas le lire du tout mais en y pensant souvent.

C'est la deuxième fois que ce texte subit un remaniement important pour le resserrer, et on ne saisit vraiment la signification de ce cette expression qu'après avoir passé au travers de cette opération douloureuse, celle qui consiste le plus souvent à se départir complètement de phrases que j'ai caressées et même polies pendant des années... ou qui m'avaient caressée et polie?

Toujours est-il que ça tire comme un poil qu'on épile pour une phrase ou un bout de phrase, et d'autre fois, c'est plutôt de l'ordre de l'amputation d'un membre, et ça jette dans un abîme indescriptible.

Puis, plus tard ou le lendemain, je relis pour voir si on voit la cicatrice... manque des paragraphes, manque... un chapitre, deux chapitres...

Rien n'y paraît. C'est encore plus lisse et poli. Un chapitre complet remplacé par à peine une évocation dans une phrase, et je me demande pourquoi j'avais pas procédé ainsi à la première écriture.

Mais l'absence de ce paragraphe particulier, de ce chapitre, et son évocation par quelques mots, une précision en incise dans une longue phrase, un souvenir... ça donne une perspective au texte, ça le fait passer de deux à trois dimensions.

J'avais déjà saisi ce tour de passe-passe de faire disparaître des chapitres entier pour les remplacer par un souvenir que les personnages évoquent genre, et j'avais aperçu la force de cette opération, et le fait qu'ainsi on obtient une texture. C'est pourquoi de ces éléments de base de mon texte original de 1993 de l'évocation peu à peu de la vie passée de Soliane j'ai construit la version III de Moi et le soleil en 2014; puis j'ai raffiné le tout au début 2016 et le titre a changé en Cool soleil, en procédant essentiellement à une coupe puisque le texte était beaucoup trop long. Cool soleil a quelque 20,000 mots de moins que le Moi et le soleil de 2014, mais aussi à un noircissement, puisque javais été inspirée pour cette réécriture par la nouvelle maison d'édition que lançait à l'époque Québec-Amérique, La Shop, et qui disait à l'époque, et je souligne, à l'époque disait voulait publier des textes pessimistes et dark, ce qui ne s'est absolument pas avéré lors de leurs premières publications.

Et finalement, ce texte remanié m'avait valu des éloges de deux maisons d'édition, deux sur deux, mais aussi deux refus, pour des raisons, si je comprends bien, plus de morale et de marché moralisant que de problèmes avec le texte.

Mais certainement que ces qualités de mon texte, ces deux éditeurs, l'autre étant La Mèche, les avaient identifiées dans tout ce flot excessif de mots... de toute évidence puisqu'il est meilleur avec quelque 30,000 mots retranchés.

Mais ce qui est le plus particulier, c'est pas tant le résultat final, dont je ne dispose pas encore, mais le processus de tamisage du texte qui est émouvant et dont je voulais faire part ce matin. C'est émouvant, oui, de voir mon texte se raffiner au fur et à mesure que les matins passent et que je me replonge dedans et que je relis.

Faut polir jusqu'à ce que ça accroche pus quand je relis. J'ai déjà sablé du bois pour gagner ma vie, des bouts de bois que Luc peinturait ou vernissait savamment par la suite et qu'il vendait à grand prix. Il arrivait avec ses boucles d'or et sa bouche en cul de poule, braquait la lumière sur les bouts de bois que j,avais sablés et les examinait de très près, puis les reposait en disant: "C'est pas assez sablé, on voit encore des petites craques".

C'est comme ça pour un roman aussi, et je dois dire que c'est un processus que je découvre pour les mots, que je trouvais pas mal gossant pour les bouts de bois, et au début pour les mots aussi, que j'aime plus libérés, mais dans le fond, voilà la nature du travail pour arriver à un résultat... correct.
Dominique Rock







vendredi 7 décembre 2018

gâteau au chocolat sans gluten

Ah oui, j'oubliais, j'ai versé dans le sans gluten un peu par hasard, ma coloc qui suivait ce régime, mais comme elle avait commencé ça sur recommandation de son médecin parce qu'elle avait mal au ventre, et que j'ai mal au ventre depuis genre toujours, je me suis dit que j'essaierais ben ça moi 'tou juste pour voir.

Pis bon, ça marche!! Pus mal au ventre.

En fait, je suis plutôt le régime low fodmap puisque, après quelques recherches, c'est ce qui me semble plus logique, mais nul besoin de gluten pour se régaler, s'agit d'avoir les recettes et quelques ingrédients.

Comme par exemple ce gâteau au chocolat sans gluten que j'ai inventé.

Évidement, il y a des oeufs, t'sais, c't'un gâteau. J'ai beau être végétarienne sans produits laitiers aucun, ma sacoche est en cuir et je mange des oeufs. Des fois. Dans les gâteaux et si je suis pognée dans un resto qui est pas végé, je commande une omelette. Après tout, je pourrais bien avoir une poule et bien la traiter. Trente oeufs par mois, c'est 4-5 fois trop pour moi, je pourrais en donner. Faut pas virer fou avec ça, le végétarisme, et se rappeler que, les humains et la viande, ils sont liés depuis longtemps. On serait pas ce qu'on est sans la viande. Mais ça empêche pas d'être végétarien aujourd'hui puisque c'est ce qui est plus logique.

En tout cas, j'ai essayé quelques gâteaux sans oeufs et ça n'a pas cliqué encore, une fois, c'était carrément désastreux. Je suis retournée aux oeufs, bien que je voulais essayer la poudre d'amandes... mais je sais pas si les amandes sont low fodmap.

On reparlera de ça, l'intestin, c'est notre 2e cerveau. En attendant, voici la recette du gâteau que j'ai inventée.

Moi, je fais ça à la main dans un grand cul de poule (bol)

Alors je mets d'abord les oeufs, l'huile le sucre et je brasse avec un fouet ou une cuillère en bois. Faut pas laisser le sucre reposer sur les oeufs ou l'inverse trop longtemps.

Outre ça, je crisse pas mal tous les ingrédients dans le bol et je mélange un peu, pas tant, puis on cuit ça au four, attention: 26 minutes à 325 F. dans un moule carré de 8 pouces pas graissé, rien. C'est pas beaucoup de cuisson, ça, à comparé à d'autres gâteaux, et à 30 minutes, je crains que ça commence à brûler

Alors c'est très facile, voici les ingrédients.

oeufs 3
sucre 1 1/4 tasse
cacao en poudre 1/2 tasse
huile végétale 1/3 tasse
levure alimentaire 3 cuil. à table
poudre à pâte 2 cuil. à thé
sel 1/4 cuil. à thé
farine de sarrasin 1/4 tasse
farine de riz brun 1/2 tasse
farine sans gluten tout usage 1/2 tasse
eau de 1 à 3 cuil. à table (si trop épais selon la grosseur des oeufs)
le mélange est assez épais pour une pâte à gâteau

moule carré de 8'' non graissé, cuire 26 minutes à 325 F 

la farine tout usage sans gluten de Bob's contient de la farine de pois chiches haute en fodmap, la prochaine fois, je vais prendre juste de la farine de riz et de sarrasin

je pense qu'il y a différents mélanges de farine tout usage sans gluten

on peut aussi prendre seulement de la farine tout usage de Bob's Mill, 1 1/4 tasse, c'est ce que j'avais fait la 1ere fois.

la farine de riz brun est la moins cher, avec la farine de sarrasin, pour le sans gluten
je vais explorer les différentes farines et tenter de faire mon propre pain sans gluten
Dominique Rock

mardi 4 décembre 2018

Veille de solstice d'hiver 2018

Depuis presque un an que je regarde à tous les jours le bouton vers mon blogue, au centre de ma barre de favoris, et que je clique pas dessus.

C'est platte, j'ai pourtant plein de matériel quotidiennement... s'agit simplement d'un problème d'organisation, et de volonté à façonner des phrases, ou plutôt de... 

C'est parce que ça donne rien. Ça me donne rien d'avoir la satisfaction d'un texte bien ficelé, ou simplement bien inspiré; la seule vraie satisfaction se produit via la lecture par une tierce partie.

Mais à vrai dire, pour mon propre plaisir, je devrais laisser plus de traces, mais le plaisir, encore là, autre concept... c'est volatile et éphémère, le plaisir. Pour avoir le plaisir de me relire, ou de savoir mes textes lus, il faut que j'aie eu le plaisir de les écrire. Sinon, c'pas bon.

Anyway, j'ai pas grand temps, là, juste dire que je suis à la réécriture de mon premier roman qui a changé de titre. Je remarque que je ne l'ai pas annoncé sur ce blogue, le nouveau titre de Cool soleil.

Ainsi donc, le nouveau titre de ce roman que j'ai publié sur Smashwords l'an dernier (c'tait quand, donc?), qu'on peut trouver ici: https://www.smashwords.com/books/view/723758, c'est:

J'appelle un chat un chat
(mais je sais pas trop à propos de moi)


C'est ça le nouveau titre, et je le noircis, pour ainsi dire, puisque genre c'est ça le trend depuis que j'ai entrepris de le réécrire une première fois, et c'est à ce moment que la forme d'un texte convenable est ressortie. Il faut donc simplement continuer de polir dans le même sens. En noircissant.

C'est donc ce que je fais activement présentement. C'est d'ailleurs remarquable à quel point je découvre que c'est maintenant que je peux vraiment dégager ce que je veux du texte, ou en tout cas plus, puisque ... puisque le fruit a mûri, en somme, et que je maîtrise mieux la matière, le personnage et son propos.

Ou aussi en fait, c'est le propos qui a mûri, le mien, mais c'est aussi évidemment beaucoup celui de Soliane, qui découvrait des trucs, moi aussi présentement, sur le sens de la vie.

Aussi, j'avais entrepris de terminer Rosée noire, mais bon, ça n'a pas été le cas, et d'ailleurs, c'est pas prêt, mais c'est bien que je l'aie avancé puisque la pensée développée dans mes romans a une continuité, et celle-ci n'était que sommaire, puisque je ne la maîtrisais même pas, ma matière, en fait, ouains...

Mais ce que je veux dire, c'est que c'est en polissant le texte, en le coupant, coupant, coupant (aïe, ça fait mal), qu'il se révèle, qu'un mot apparaît pour remplacer un paragraphe, une page... un chapitre, estie!!

Ouains, les chapitres sautent, résumés par une évocation dans le texte, et c'est ainsi, je le réalise de plus en plus, que le texte prend une dimension, s'élève...

J'ai entendu... qui encore? récemment rappeler que, quand on créé un personnage, celui-ci doit avoir un passé et un futur, c'est beau théoriquement, mais je le découvre dans la pratique ce que ça veut dire. Le passé de Soliane était très présent dans le texte, mais il l'est de plus en plus, même le passé récent, que je transfère peu à peu dans mon texte de coupes...

En fait, je réalise à quel point mon manuscrit de roman, malgré une critique très élogieuse de deux éditeurs québécois qui l'ont toutefois refusé, mais pas pour la qualité du texte, n'était pas au point.

Je me dis qu'il y a peut-être une chance qu'un autre éditeur l'accepte s'il est mieux foutu, et malgré les sujets abordés de manière peut-être un peu brutale. Le nouveau titre à cet égard, J'appelle un chat un chat (mais je sais pas trop à propos de moi), sera déjà d'ailleurs un meilleur guide sur le contenu.
Dominique Rock