dimanche 23 décembre 2018

famille, tradition et amour

La famille, c'est la société. C'est là-dessus que nos sociétés se sont façonnées, en élargissant le modèle, c'est l'essence de notre vie en groupe, à nous, les humains. L'essence, c'est ce qu'on trouve lorsqu'on raffine, quand on se débarrasse de tout le superflus, le coeur, le noyau, quoi. L'origine.

Et ce qui est à la source de la famille, c'est un réflexe naturel de tout organisme vivant: la survie et le progrès de l'espèce. Chaque cellule, chaque organisme vivant sur cette Terre, et probablement ailleurs aussi, suit ce principe: non seulement survivre, mais se reproduire et prendre de l'ampleur et progresser.

Si on observe nos arrières-petits-cousins, les grands singes, gorilles, chimpanzés et bonobos (je connais moins les orang-outans), on peut voir que leurs sociétés se sont développées différemment l'une de l'autre, et de la notre... les structures sociales.

La structure sociale, j'en conclus, se développe et se modifie pour correspondre à nos besoins, et en étudiant rapidement les pré-humains, on constate que notre espèce a beaucoup changé à une certaine époque, de toute évidence parce que ses besoins, son environnement, changeait.

Ces groupes de chasseurs-cueilleurs dont on ne sait pas exactement le détail de la structure sociale qui sont nos ancêtres ont dû se modifier pour survivre puisque leur environnement avait tellement changé qu'ils devenaient très vulnérables, et la survie de l'espèce était menacée. La nature a réagi.

Dans un autre article sur Mue à l'envers, je mentionne que la solution de la nature à cette nouvelle menace grave à la pérennité de l'espèce a été double, une à court terme, l'autre à long terme: d'abord un influx massif de testostérone chez le mâle humain, changeant sa morphologie et sa dynamique, solution très rapide, et, parallèlement, l'augmentation considérable de la taille de notre cerveau, solution à très long terme.

Mais j'oubliais qu'en fait, elle est triple, la solution, mais c'est parce que la famille n'est pas une solution comme telle, c'est plutôt ce qui découle de la 2e solution,  un corollaire de l'augmentation de la taille de notre cerveau. Les femelles humaines ne pouvaient plus, comme c'est le cas chez les grands singes, se charger seules de la progéniture, puisque le développement de ce cerveau se fait beaucoup après la naissance aussi, ce qui implique que le rejeton est extrêmement vulnérable pendant plusieurs années (au moins 2), et donc un système devait compenser pour... assurer la survie de l'espèce. C'est toujours ça anyway, toute notre vie d'humain tourne autour de ça. Toute la vie en fait.

Ainsi les femelles ont créé la famille, en se servant du sexe, des relations sexuelles, de la séduction et de la solidarité entre femelles pour inciter les mâles à rester auprès d'elles, chaque mâle aidant une femelle, généralement celui qui l'a fécondée.

La solidarité des femelles entre elles est essentielle au succès d'une telle opération. D'ailleurs, cette solidarité antique des femelles est très loin d'être symbolique, c'est très, très concret: les femelles humaines peuvent synchroniser leurs règles... en fait, ça se passe automatiquement dès que des femelles humaines vivent ensemble. Les femelles bonobos procèdent de la même manière pour contrôler les mâles, synchronisent leurs règles. Ainsi il n'y a pas constamment une ou plusieurs femelles avec le cul rouge montrant qu'elle va être fertile incessamment: elles le sont toutes en même temps. Les femelles bonobos se peignent aussi parfois le cul avec du rouge pour tromper les mâles sur sa fertilité et les contrôler.

Donc, c'est ça, là, la nature s'ajuste au fur et à mesure des changements dans l'environnement afin d'assurer la survie et l'épanouissement de l'espèce. Notre structure sociale n'était autrefois pas semblable du tout à celle que l'on connaît aujourd'hui: le couple n'existait pas, les femelles s'arrangeaient avec leur rejeton, et les mâles fertilisant n'importe quelle femelle du groupe ou d'un autre. Ça, c'était notre ancienne structure sociale. (c'était certainement plus complexe que ça, mais... disons que je reviendrai sur le détail)

Mais devant des changements importants dans notre environnement, la nature devait réagir. Elle aurait peut-être pu réagir autrement, par exemple les femelles qui s'entraident pour nourrir et élever leurs rejetons, et les mâles qui... les attaquent, sûrement, pour les baiser, les violer. Donc ce système aurait exigé que les femelles, en plus, se défendent contre les mâles. C'était pas top, comme système, fallait impliquer les mâles directement.

Quoi qu'il en soit, la nature s'est servi d'un élément qui était facile à développer, et qui s'est développé aussi chez les bonobos mais probablement pour des raisons un peu différentes: la synchronisation des règles des femelles, ce qui leur confère... le pouvoir. Oui, le pouvoir.

La famille est une création des femelles solidaires et en plein contrôle de la situation (du sexe, de la reproduction, puisqu'elle sont très solidaires) pour assurer la survie de l'espèce.

Le fait que le père, le mâle, est devenu le grand chef de cette famille est un phénomène très, très récent. Les femelles ont pendant de très longs millénaires été en plein contrôle de la situation sociale chez les humains, comme elles le sont chez les bonobos (pour une autre raison car la survie des bonobos n'a jamais été menacée sauf maintenant à cause des guerres des humains en RDC).


Pour une raison quelconque qui m'échappe pour le moment, les femelles humaines, à une certaine époque, ont "prêté" ce pouvoir aux mâles, un peu comme, chez les Mohawks traditionalistes, c'est véritablement les femmes qui sont au pouvoir, et le chef peut être destitué à tout moment par un conseil des femmes. Chez les Mohawks, c'est très clair et normal, et accepté: les femmes donnent la permission au chef d'occuper ce poste. Sous condition. Le pouvoir est entre leurs mains concrètement, mais pas directement puisqu'elles le confient à un mâle.

La tradition, c'est le strict respect des manières de faire qui assurent notre survie, disons la tradition familiale car il y a aussi d'autres traditions, de chasse, de pêche... mais la tradition familiale, donc, c'est la femelle qui l'invente, ça va avec le reste. Tout ça, tout le social, se construit via la femelle au fil du temps pour toujours la même raison de survie de l'espèce, donc pour s'assurer un mâle fidèle: célébrations du couple, de la famille, afin d'en augmenter l'importance et les préserver. Rappelons que la solidarité féminine qui s'est développée à cette époque est à la base de tout cela; chaque femelle pouvait compter sur les autres pour répandre et conserver le modèle, et conserver "son" mâle.

Le couple, la famille, c'était la solution de la nature pour que l'humain survive et prospère, et c'est par la femelle que ça passait. Ça a peu à peu été érigé en symboles très, très forts, presque incontournables, puis en tradition dont l'origine se perd et devient une vérité comme si elle avait toujours été.

L'amour, maintenant. Qu'est-ce que c'est que ce truc? Quoi, pensez-vous que, chez les autres espèces, l'acte de reproduction sexuel a quelque lien avec l'amour? Euh... non. Pantoute. Le concept d'amour, que ce soit l'amour familial ou l'amour passionnel, charnel entre deux humains adultes, c'est aussi une invention de l'humain... de la femelle humaine. Parce que l'amour et la testostérone, ça va pas tellement ensemble. Vraiment pas. Au contraire. 

Baignés excessivement de testostérone, les mâles humains cherchent à être premiers, à gagner, à combattre, et le seul moment où ce besoin d'être premier se tempère, c'est lorsque deux mâles ou plus se liguent pour parvenir à leur but, leur besoin: gagner. Alors leur besoin de combattre se transforme en ce qu'on appelle aujourd'hui "bromance", une camaraderie, une puissante alliance qu'ils célèbrent et confirment à tout moment par certains attouchements nécessaires pour confirmer l'alliance, qui peut basculer à tout moment, puisque chaque individu mâle vise à être premier.

Donc, la bromance, c'est pas de l'amour, c'est une alliance occasionnelle et souvent temporaire entre deux mâles (ou plus) qui visent chacun à être premier.

Pour ce qui est du couple, je n'ai pas besoin de faire de grandes démonstrations: les mâles humains en grande majorité doivent constamment combattre leurs envies d'aller voir ailleurs. Certains le masquent mieux que d'autres, mais tous les mâles humains qui ont de la testostérone en assez grande quantité visent à transmettre leur semence au plus grand nombre possible de femelles... et même plus. Ce comportement des mâles humains est une réaction à une seule substance: la testostérone, et celle-ci était nécessaire en grande quantité pour que les mâles puissent combattre de grands fauves et toutes sortes d'immenses (et nouvelles puisqu'on n'était plus dans la jungle) menaces sur l'espèce.

Donc, le concept de l'amour a été développé par les femelles, d'une part pour ériger son autre invention, la famille, en symbole important (et donc à préserver), et d'autre part pour s'assurer, via le sex-apeal, la séduction, l'érotisme (et aussi notamment le développement de seins proéminents en dehors des périodes de lactation, phénomène unique chez les mammifères), que le mâle qu'elle désigne comme père (ya juste elle qui le sait vraiment, ça, ce détail) revienne la voir avec de la nourriture, de la viande (car elle se charge de l'essentiel au jour le jour: petits poissons, baies, céréales), et pour assurer sa protection contre les menaces extérieures, de même que contre les autres mâles humains qui cherchent constamment à déroger au code, code qui, je le rappelle, assure la survie. Ils cherchent à y déroger mais les femelles détiennent le pouvoir, et donc ils s'y conforment.

C'est la femelle humaine qui fait cela, assurer la survie de l'espèce, en résistant aux tendances anti-sociales qu'apporte un excès de testostérone chez le mâle, qui était temporairement nécessaire à une époque.

L'amour est en fait donc une prise de possession. On s'assure par des moyens symboliques, imagés, non-tangibles, du concours de l'autre.

Car après tout, si la femelle meurt, ou si elle part, le mâle peut facilement recommencer avec une autre femelle, c'est pas tant une menace pour lui, le départ éventuel de sa conjointe. Alors que pour la femelle, c'est dramatique, puisqu'elle a un déjà un rejeton ou deux, et que, non seulement la vie devient presque impossible sans mâle pour l'aider, mais aussi, puisque ça fait partie intégrante et essentielle du système qu'elle a elle-même érigé, elle ne peut se trouver un nouveau mâle, ou difficilement, puisque celui-ci doit trouver un incitatif: se prolonger dans le temps via sa propre progéniture. Dans d'autres espèces, chez les chimpanzés, la femelle perd aussi sa progéniture si elle perd son mâle, puisque le suivant les éliminera afin de ne conserver que sa progéniture à lui. Chez l'humain, le comportement s'est adapté autrement, et c'est encore une fois la femelle qui réussit à convaincre un nouveau mâle, en le compensant autrement, et ses outils sont: sexe, séduction...

L'amour, c'est une tactique de la nature pour assurer notre survie en masquant ce qu'elle est vraiment: une prise de possession, sous des habits symboliques inventés... par les femelles. C'est de la frime, c'est un mensonge, une représentation exagérée... du théâtre. Par les femelles, car pour ce qui est de la testostérone et l'amour, comme je disais plus haut, c'est incompatible. On n'aime que pour se préserver et posséder l'autre, et le patriarcat qui s'est installé depuis peu chez les humains, conférant plus de pouvoirs aux mâles, fait que ceux-ci n'ont pas beaucoup besoin de ce stratagème, seulement pour se "conformer" au système, pour empêcher d'autres mâles de prendre "sa" femelle ou pour éviter que celle-ci choisisse de partir avec un autre mâle, ou une femelle.

Le mâle joue donc le jeu social, l'amour, mais ce n'est pas sincère, c'est un jeu, un mensonge, et ce l'est aussi pour la femelle mais c'est elle qui a le pouvoir. L'amour, c'est un concept abstrait développé pour masquer ses véritables intentions de possession, que celles-ci soient essentielles et concrètes comme c'est le cas pour la femelle, ou, dans le cas du mâle, imposées par un système qui assure la survie. Je répète: intentions de possession de la part de la femelle, qui s'assure ainsi le concours d'un mâle pour l'aider avec sa progéniture. Pour le mâle, l'amour n'est qu'un comportement qu'il emprunte en surface seulement afin de se conformer au pouvoir imposé par la solidarité féminine. 

Le seul amour véritable possible entre deux humains est entre deux femelles puisqu'il s'agit ici d'entraide pure, sans prise de possession, deux femelles avec chacune deux petits par exemple, qui ne peuvent se trouver de mâle (peut-être parce qu'ils sont tous morts vu leur bravoure et aveuglement que leur procure la testostérone en trop grande quantité). Et je ne parle pas de relations sexuelles du tout, puisque ce n'est pas nécessaire entre deux femelles pour s'assurer le concours de l'autre: les deux ont les mêmes besoins.

Le sexe, c'est la testostérone, ça se limite à ça, soit directement (le mâle et son envie perpétuelle d'éjaculer), soit pour en tempérer les effets négatifs (la femelle, la séduction, la fidélité, la famille).

En cette veille de Noël et des réunions familiales, on peut se rappeler d'où on vient et pourquoi ces réunions sont importantes pour les humains, et pourquoi c'est souvent à l'initiative des femmes qu'elles se produisent avec toute leur ampleur. La tradition familiale, la célébration de la famille et son élévation en quelque chose de sacré afin de la préserver, c'est en fait un comportement qui était nécessaire à la survie.

Pour ce qui est du couple, c'est tous les jours qu'on peut voir notre préhistoire à l'oeuvre, pourquoi il existe, pourquoi il vit des temps troubles (les femmes ont maintenant des moyens de faire sans le mâle, c'était pas le cas autrefois), pourquoi les femelles séduisent, pourquoi elles détestent les concurrentes possibles (à défaut de leur solidarité qu'elles ont perdues, j'y reviendrai pourquoi).

Pour ce qui est de l'amour par des mâles,amour de leur progéniture, surtout son fils, c'est pour eux un moyen de se prolonger dans le temps, de ne pas mourir complètement; pour ce qui est de leur conjointe... c'est une réaction à la séduction réussie de celle-ci: tant que le mâle est séduit, ses envies d'aller voir ailleurs sont moindre (mais pas nulles, ohhh non); leurs amis, c'est des alliés sur qui ils comptent pour gagner contre les menaces à cet ensemble de familles, c'est-à-dire la société, que le mâle s'est appropriée sans savoir qu'il réagissait simplement aux actions de la femelle.

Et l'amour entre deux hommes homosexuels mâles, je ne m'aventurerai pas aujourd'hui à l'expliquer, une autre fois peut-être, mais c'est certainement, à première vue, une prise de possession également.

Bon, ya des redites, faudrait que je nettoie ce texte, enfin, bon, c'est juste une entrée de blog.
Dominique Rock

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