Allô, c’est Dominik. Ça va? Écoute, je voulais te parler de
l’actualité un peu. Ben quand même, ya aussi des liens avec ta philosophie.
Oui. Non, pas le terrorisme, non, non. Un accident de bécyk. À Montréal. Non,
pas moi, j’ai pas de vélo. Mais je pense. Non, pas en acheter un, je dis :
je pense. Je réfléchis, quoi.
Pourquoi que cette jeune femme est morte hier à cinq coins
de rue de chez moi, pourquoi? Ça me fait chier en esti. Non, je la connaissais
pas, mais l’hostie de camion qui lui a passé dessus, le chauffeur l’a même pas
vue, lui. Elle était drette là et il l’a pas vue. Pourquoi?
Je croyais qu’on était une société civilisée, bien ordonnée,
je veux dire, qu’on avait pensé aux choses, qu’il y avait des ingénieurs, des mathématiciens,
des urbanistes, je sais pas, des logiciels… Crisse, on en est presque à l’ordinateur
quantique, on va se rendre sur Mars et la coloniser…
Accident de bécyk, une jeune femme de 24 ans, vingt-quatre
ans, esti!!! Morte, décédée, écrapoue…
C’est dégueulasse !
C’est enrageant parce que ya aucune raison. On a construit
LG2… Les lignes à haute-tension venant de la Baie James à 750 mw sont uniques au
monde, technologie très avancée.
Le problème hier, c’était pas le chauffeur du camion ni la jeune femme en bicyclette, parce que sûrement que tout un chacun disséquera
la scène et les circonstances, et on trouvera même le moyen de blâmer la
cycliste… Je te jure, ça arrive tout le temps chez les humains que la victime
aboutit comme étant le problème. On en parlera un autre jour, ok?
Non, le problème hier, c’est les infrastructures routières
et les technologies utilisées pour les occuper. Cet accident aurait pu se
produire il y a 70 ans. Rien n’a changé depuis ou presque.
L’angle mort, le maudit angle mort dont mon père niait l’existence.
Ben voyons câlice, on veut coloniser Mars, les fusées de
Space-X reviennent atterrir sur le même socle qui les ont vues décoller vers l’infini
de l’espace…
Mais nos rues sont comme ça, et les camions ont très, très
peu changé depuis 1940, le moteur pis toute. Ça, ce boutte-là, c’est comme ça,
laisse-ça de même, on n’a pas le temps, on s’en va sur la Lune, maintenant. On
en créé une, inutile, la Station spatiale…
En tout cas tant de technologies, tant d’avancées… Pas sur
nos rues.
Ce qu’il y a de philosophique là-dedans? Ben… pourquoi?
Pourquoi qu’il faut attendre de se couper avant de figurer
qu’il faut pas tenir le couteau par la lame? Pis qu’en même temps, on invente
des bombes atomiques, des ponts majestueux (d’autres qui s’écroulent… on en
reparlera) et on décode le génome humain. Mais sur la rue, les camions voient
rien, ils polluent un max, des bombes ambulantes qui mettent le feu à l’autoroute
Métropolitaine, alors que le liquide qu’il contenait aurait pu se déverser dans
le métro juste là en dessous…
À quoi y sert, leur cerveau, aux humains, que je me demande.
C’est ça ma question. Pourquoi que nos infrastructures sont les mêmes qu’il y a
50 ans alors que c’est ben évident qu’elles conviennent pas? Pourquoi?
C’est comme le couteau qu’on tient par la lame…
Pas comme ça. C’est ben évident.
Pas le temps, on vise Mars.
C’est là qu’on est rendus.
Ah bon.
Dominik Rock
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